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Dur, dur d’être cloné

La plus grande confusion règne autour des animaux clonés. La question de leur viabilité est de nouveau mise en avant par une équipe japonaise dans la revue Nature Genetics d’aujourd’hui...


On savait déjà que brebis, vaches, cochons ou souris adultes issus du clonage sont les survivants exceptionnels d’une technique qui ne fonctionne absolument pas en routine. Atsuo Ogura et ses collègues de l’Institut national des maladies infectieuses de Tokyo signalent que leurs souris clonées meurent prématurément, malgré tous les maux auxquels elles ont déjà échappé.





Souris

Sur douze souris clonées par la technique de transfert nucléaire par micro-injection d’un noyau dans un ovocyte, dix sont mortes avant leurs 800 jours; une vie bien courte quand on sait que les souris issus d’une fécondation classique peuvent vivre jusqu’à quatre ans. Les chercheurs soulignent que les souris présentaient un foie et des poumons anormaux et sans doute un système immunitaire défaillant. Ils ont également noté que leurs chromosomes faisaient plus vieux que leur âge. Un phénomène déjà décrit chez la brebis Dolly qui consiste en un raccourcissement des extrémités chromosomiques appelées télomères.


Cette observation ne permet pas de tirer des conclusions trop générales. Personne ne peut prédire si Dolly va également mourir prématurément. D’autant plus que les techniques de clonages utilisées ne sont pas exactement les mêmes : Dolly est issue d’une électrofusion -la fusion d’un ovocyte énucléé et d’une cellule d’adulte est stimulée par un courant électrique- tandis que les souris ont été obtenues par l’introduction d’un noyau préalablement isolé dans un ovocyte énucléé. Cette dernière méthode est peut être plus traumatisante pour le patrimoine génétique.



Par Nicolas Gantier


Source & infos complémentaires :
Sciences & Avenir


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