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Le palmarès des diplômes

Finie la fac «usine à chômeurs»… Les universités offrent désormais des formations qui valent bien celles des grandes écoles. Encore faut-il savoir les trouver et construire une vraie stratégie d’orientation.


Si j’ai eu du mal à trouver du travail?» Katia hésite un brin, rosit, toussote puis enfin répond: «En fait, je n’ai jamais cherché. Les entreprises n’arrêtaient pas de nous démarcher pendant la formation…» Katia sort de HEC? Polytechnique? Centrale? Vous n’y êtes pas du tout. Après le lycée, comme quelque 250000 bacheliers chaque année, Katia a simplement choisi l’université. Quatre ans plus tard, elle a déboulé sur le marché du travail avec une Miage (maîtrise d’informatique appliquée à la gestion des entreprises), l’un des nombreux cursus professionnels qui sont aujourd’hui proposés par les facs.


La révolution est silencieuse, souterraine, mais il est temps qu’on en parle. Bien sûr, l’université offre toujours les formations traditionnelles, deug, licence, maîtrise, etc. Mais on y trouve aussi un grand nombre de cursus professionnels fort prisés par les entreprises. Francis Artigues, directeur de l’ADIUP (Assemblée des Directeurs d’IUP), se dit presque «scandalisé» par les salaires obtenus par certains diplômés: «Jusqu’à plus de 36500 euros par an, dès la fin de leur stage!»


Bien qu’encore méconnus de beaucoup d’étudiants, ces diplômes rassemblent aujourd’hui un tiers des inscrits. Qui sait que, grâce à eux, l’on peut désormais, via la fac, devenir trader, producteur de cinéma, ingénieur en informatique, spécialiste en veille économique ou en commerce international, créateur de parfum, responsable d’édition, détective… Certains troisièmes cycles se sont même bâti une telle réputation qu’on s’y bouscule au sortir des grandes écoles! Parce qu’ils permettent par exemple d’apprendre le chinois et de démarrer sa carrière en Asie (DESS franco-chinois à Nantes), d’entrer dans l’univers du luxe (DESS gestion des produits du luxe à Marne-la-Vallée) ou encore dans celui de l’édition (DESS édition à Paris-XIII) ou de la mode (DESS management de la mode à Lyon-II).


Alors est-il révolu ce temps où «l’université n’était qu’une usine à chômeurs»? Oui, si l’on choisit les bonnes filières. Non, si l’on s’enlise dans les mauvaises. Encore aujourd’hui on peut, avec une licence, une maîtrise en poche ou même un DEA, se retrouver «opératrice de caisse, employée polyvalente de cafétéria, animateur périscolaire (surveillant de cantine), emploi-jeune, hôtesse d’accueil, employé polyvalent...». C’est en tout cas le constat fait par l’Observatoire universitaire régional de l’Insertion professionnelle qui, en 2000, a réalisé une enquête à Lyon auprès des titulaires d’une licence ou maîtrise en histoire de l’art, sociologie ou ethnographie trois ans après la fin de leurs études. Suite de l' article en lien...


Par VÉRONIQUE RADIER pour:
nouvelobs


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