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Affaire Elf : MM. Dumas et Le Floch-Prigent accusent

Pour la première fois depuis leur condamnation, le 30 mai dernier, l'ancien ministre des affaires étrangères et l'ex-PDG d'Elf ont mis en cause, dans les colonnes du "Figaro" et sur Europe 1, François Mitterrand, Elisabeth Guigou, Alain Madelin, François Léotard, Edouard Balladur et Charles Pasqua.

Deux semaines après leur condamnation dans un des volets de l'affaire Elf, Loïk Le Floch-Prigent et Roland Dumas sont passés à l'offensive. L'ex-PDG du groupe pétrolier, condamné à trois ans et demi de prison ferme et deux millions de francs d'amende le 30 mai dernier, s'est exprimé sur Europe 1, dimanche 17 juin, tandis que l'ancien ministre socialiste des affaires étrangères, qui a écopé de six mois de prison ferme et d'un million de francs d'amende, a accordé une interview au Figaro, qui paraît lundi 18 juin.



Les deux hommes confirment que la société Elf avait bien un rôle "opaque" voire "occulte", selon les termes de Le Floch-Prigent, dont de précédentes déclarations concernant Jacques Chirac avaient suscité un démenti de l'Elysée. "Je n'ai jamais eu directement connaissance du versement de commissions. Mais j'ai toujours entendu dire dans les milieux gouvernementaux, même à l'époque où j'étais dans l'opposition, que Elf était une vache à lait de la République", a déclaré Roland Dumas. "C'était connu. Le système était en place depuis très longtemps".



Loïk Le Floch-Prigent, qui avait menacé de "parler à d'autres qu'à la justice" a soutenu que "le patron d'Elf, c'est le président de la République". François Mitterrand "savait tout, avant ma nomination (...) et après ma nomination", a-t-il dit, en racontant avoir été voir le chef de l'Etat en 1989 pour l'informer de ce système. "Il m'a dit qu'il fallait continuer le système mis en place par le général de Gaulle", a-t-il poursuivi.



Suite de l'article du Monde


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