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Août 1953 : pas de vacances pour les grévistes

C'était il y a tout juste 50 ans: Les rumeurs d'un recul de l'âge de la retraite précipitent plusieurs millions de fonctionnaires dans la grève. En quelques jours, la France est paralysée. Jamais un mouvement d'une telle ampleur n'avait éclaté en plein été, durant les congés payés.

Août 1953. Les Français sont découragés : las de la guerre d'Indochine, las des troubles en Afrique du Nord. S'ils ne connaissent pas le chômage, ils sont exaspérés par la baisse de leur pouvoir d'achat provoquée par l'inflation, par l'éternelle crise du logement. L'instabilité ministérielle - la durée de vie moyenne d'un gouvernement est de huit mois - renforce l'antiparlementarisme. La IVe République, qui entre dans sa septième année, ne trouve plus guère de défenseurs.



L'opinion réclame un homme nouveau à la tête de l'Etat. Ce qui n'est pas le cas du président du Conseil, Joseph Laniel, qui a formé son cabinet le 28 juin. C'est un parfait produit de la droite traditionnelle, style IIIe République et bourgeoisie de province, sexagénaire normand, trapu, solide au physique comme au moral - il l'a prouvé par son action dans la Résistance -, mais si maladroit et anachronique.


Pour rétablir l'équilibre budgétaire, Laniel envisage en juillet une réforme du statut de la fonction publique avec recul de l'âge de la retraite. Paul Bacon, son ministre du Travail et de la Sécurité sociale lui ayant exposé que de telles mesures mettraient la France à feu et à sang, Laniel y renonce sans plus insister. Or ces projets ont été transmis aux dirigeants du syndicat Force ouvrière des Postes...




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