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La réhabilitation du chanvre ?

Papier, murs, tissus, emballages et tableaux de bord, le chanvre sert à tout... et aussi à fumer des joints. Jadis familière, cette plante devenue suspecte a failli disparaître. Elle a trouvé de nouveaux promoteurs.

"Le chanvre, c'est une vieille tradition dans le pays nantais. Pendant des siècles, nos ancêtres l'ont cultivé pour fabriquer les cordages et les voiles de leurs navires, des vêtements, des sacs, du papier, des toiles, et mille autres choses... A l'automne, la récolte du chanvre, puis l'extraction de la fibre mobilisaient les villages pendant des jours et des nuits. Ensuite, on organisait les fêtes les plus folles de l'année, car l'odeur du chanvre tourne la tête des filles..." Jean-Claude David, 53 ans, ancien militant du Larzac, syndicaliste paysan et maraîcher "bio", habite Saint-Julien-de-Concelles (Loire-Atlantique), dans une ferme qu'il a construite de ses mains. Sur le buffet du salon, il a posé une photo : "Elle a été prise par mon père, en 1952. Le garçonnet, c'est moi, dans les bras de ma grand-mère. Et juste derrière, c'est grand champ de chanvre. Mon père en a cultivé jusqu'à la fermeture des filatures d'Angers".



Comme partout en Europe, la culture du chanvre sur les bords de Loire a rapidement décliné au cours du XXe siècle, face à la concurrence des fibres synthétiques. Mais sa disparition presque totale a aussi une autre cause : le chanvre de nos campagnes et le cannabis sont une seule et même plante, cannabis étant le mot latin signifiant "chanvre". A l'état sauvage, toutes les variétés de chanvre contiennent du THC (tetrahydrocannabinol), la substance psychotrope tant appréciée des fumeurs de joints.



Suite de l'article du Monde


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