Lenteur, convivialité, mais surtout «frugalité». Entendez par là: consommer avec modération, voire sobriété, et employer le temps que l'on soustrait à la satisfaction de nos besoins marchands, à d'autres activités: les longs repas avec des amis, les promenades, le jardinage...
Le maître-mot est la «décroissance», un mouvement qui va à rebours de l'économie traditionnelle. Son but est de passer à une société où les hommes et les femmes préservent les ressources qu'offre la Terre. Car au rythme actuel, celles-ci seront épuisées dans moins de cinquante ans.
Les adeptes de ce credo, qui ont tenu congrès à Lyon en septembre dernier, s'en prennent à la conviction dominante que «plus égale mieux». Sur ce concept, les pays riches ont résolument établi le cap de leurs politiques économiques. Et en économie, cette croyance se traduit par la hausse de la production de biens et de services. Mais, pour les «décroissants», le corollaire en est, inévitablement, l'épuisement programmé des ressources naturelles de la planète. «Il reste, au rythme de consommation actuel, 41 années de réserves de pétrole, 70 années de gaz, 55 années d'uranium», rappelle Bruno Clémentin, président de l'Institut d'études économiques et sociales pour la décroissance soutenable (IEESDS), cité par la revue Imagine 42.
RENVERSER LA VAPEUR
«Chaque fois que nous produisons une voiture, nous le faisons au prix d'une baisse du nombre de vies à venir», relevait, en 1979, l'économiste Nicholas Georgescu-Roegen, décédé en 1994. Par cette formule, celui que l'on considère comme le père de la «décroissance», dépeignait l'impact que la production industrielle, bâtie sur le dogme de l'économie de la croissance, aura sur les conditions de vie des dix milliards de personnes qui peupleront la terre en 2050... (suite de l'article en lien)
Source : Le Courrier
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