Science (+ PLUS)

Les transhumains s'emparent des nanotechs

Aux abords du namomonde, les scientifiques entrevoient des possibilités techniques fascinantes : calcul quantique, électronique moléculaire, matériaux aux propriétés inédites ou médicaments pilotés… Tant mieux ! Mais attention ! Des mouvements « transhumanistes » infiltrent les nanosciences avec un impératif : doper les humains en intégrant les technologies disponibles, piloter les états mentaux et les foules.

Mihail Roco est un rouquin plutôt timide, mais il ne fait pas dans l'ambiguïté : « Le programme américain qui associe les nano-bio-info-cognitio-socio-technologies vise à améliorer les performances humaines, ses capacités d'apprentissage comme de défense », a-t-il affirmé lors du premier EuroNanoForum, organisé à Trieste (Italie), en décembre 2003, par la Communauté européenne. Mihail Roco est le coordonnateur de l'initiative américaine en matière de nanotechnologies, la NNI (National Nanotechnology Initiative).



Ses propos confirment le cap du volumineux rapport produit en juin 2002 par la National Science Foundation (NSF) et dont il fut coéditeur . Désignant la nouvelle frontière par le sigle NBIC (Nanotechnology, Biotechnology, Information technology, and Cognitive science), il a l'avantage de préciser les ambitions des nanosciences outre-Atlantique. « Ces technologies en convergence vont permettre l'unification des sciences et des techniques, le bien-être matériel et spirituel universel, l'interaction pacifique et mutuellement avantageuse entre les humains et les machines intelligentes, la disparition complète des obstacles à la communication généralisée, en particulier ceux qui résultent de la diversité des langues, l'accès à des sources d'énergie inépuisables, la fin des soucis liés à la dégradation de l'environnement », peut-on lire.



Interrogé sur les moyens à déployer et leur portée, Mihail Roco modère ses propos : « nous ne voulons pas modifier l'intégrité humaine, ni contrôler les cerveaux ». La question de la main-mise sur les capacités humaines est cependant posée. Car son collègue William Sims Bainbridge, coauteur du rapport NBIC, est un expert des idéologies. Sociologue des religions, ce dernier a étudié et infiltré divers groupes sectaires comme « Children of God » appelée aussi « The Family » ; il a développé des projets d'analyse des émotions et des croyances (Cyclone Project) et a publié plus de 15 ouvrages sur les religions, le contrôle social, les dimensions de la science fiction avant d'être recruté par la NSF en 1999.



Aujourd'hui directeur de l'information et des systèmes intelligents de la fondation, son rôle dans la justification des NBIC est essentiel. À qui s'inquiète de l'avenir de la planète, il sait être rassurant : « La science et la technologie vont de plus en plus dominer le monde alors que la population, l'exploitation des ressources et les conflits sociaux potentiels augmentent. De ce fait, le succès de ce secteur prioritaire est essentiel pour l'avenir de l'humanité. » (...)



Suite de l'article : vivantinfo.com


Imprimé depuis Cafeduweb - Archives (http://archives.cafeduweb.com/lire/4570-les-transhumains-emparent-nanotechs.html)