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Les Thankas, un art du bouddhisme tantrique

Basé sur la peinture religieuse indienne, cet art qui remonte au 8ème ou au 9ème siècle, tire sa source des régions occidentale et centrale de l’Inde. La peinture des thankas s’est développée au Tibet grâce aux mariagex d’un roi tibétain avec une princesse chinoise et une princesse népalaise.

Sous l’influence de ses deux épouses, les deux styles artistiques se sont fondus en un et ont contribué à répandre le bouddhisme.






Credit: www.tibet-aid.org

Il y a trois tendances principales dans la peinture des thankas :-

1. le style MEN-RI, attribué à Menla Dhön-drup, remontant au début du quinzième siècle ; plutôt influencé par la peinture chinoise, caractéristique par sa représentation individuelle de la nature.

2. le deuxième style est né environ 150 ans plus tard et fut développé par le maître Cho-ying Gyatso, s’inspirant du style Men-ri et portant le nom de MENSAR. Il montre davantage de détails, exagérant montagnes et nuages.

3. C’est toutefois le style KARMA GARDRI qui est le plus fortement inspiré de la peinture chinoise. Ce style est celui de Sherab Palden et est celui de tous les thankas du Centre Samyé Ling.



Avant tout, il est important de comprendre que le but des thankas n’est pas d’être purement décoratif. Ils sont à la fois objets de dévotion et source d’inspiration. La création d’un thanka est en connexion directe et profonde avec la spiritualité de chaque être. Chaque détail a une signification symbolique et chaque signification comporte différents niveaux. Il existe des thankas très détaillés ou d’autres, immenses, destinés à des cérémonies spécifiques, décrivant des objets religieux que le pratiquant peut utiliser comme support de méditation.

La raison la plus courante de commander un thanka est d’améliorer la pratique méditative personnelle, mais certains en commandent pour éliminer les circonstances négatives de la vie ou comme protection dans une période difficile.



Les thankas ne laissent pas de place à l’inspiration personnelle, ni à l'initiative de l'artiste, il ne s’agit pas ici de laisser l’artiste exprimer sa propre personnalité car les sujets, comme nous l’avons vu, sont très codifiés. Ils sont la représentation des yidams, divinités de la nature profonde d’un être.



Un point important caractérisant la peinture des thankas est le soin et la précision qu’ils requièrent. Le thanka doit être peint de couleurs vives, harmonieuses ; les représentations des sujets choisis doivent être inspirées par l’harmonie et la beauté. Les proportions d’un thanka doivent respecter la tradition. Dans les textes traditionnels figurent des explications exactes afin de dessiner et peindre chaque image.






Credit: www.southasianmedia.net



Par exemple : pieds et mains doivent être jeunes, avec de longs doigts, les membres doivent être gracieux, les yeux allongés en forme de pétales de lotus. L’importance de ces détails se comprend si on les considère comme une manifestation de l’esprit éveillé du Bouddha Shakyamuni. En peignant, en dessinant, en regardant les images, l’esprit humain entre en contact avec l’essence même de la nature éveillée.



La peinture des thankas est un art sacré à l'opposé de l'art pour l'art.



Selon l’artiste Ani Semtchi le but des peintures est d’élever l’esprit, de le rendre plus clair et plus heureux.

Ani Semtchi a débuté son apprentissage en 1986, après avoir eu l’occasion d’adminer la pureté, l’harmonie et la beauté des thankas au cours de ses voyages au Népal et aux Indes. Elle est alors arrivée à Samyé Ling en Ecosse, où elle étudia pendant 7 ans l’art de cette peinture. Elle est devenue à son tour enseignante de cet art particulier, directement lié à la pratique spirituelle.


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