L'Archipel de Darwin est malade, gravement malade.



La croissance de la population, l'importation d'animaux qui détruisent la faune locale et surtout cette plaie du 20ème siècle, à savoir les touristes, ont mis l'Archipel des Galapagos en danger.

Sans oublier évidemment les trois millions de litres de fuel qui polluèrent les eaux du Pacifique lorsque le pétrolier Jessica déversa son carburant dans les eaux en janvier 2001 causant des dangers irréparables à l'environnement.



Francesco BANDARIN, l'architecte vénitien qui dirige à Paris le Centre pour le Patrimoine Mondial de l'Humanité a été envoyé par l'UNESCO afin d'étudier les mesures à prendre afin de sauver cette merveille de la nature, découverte en1835 par Charles Darwin : treize grandes îles et 40 petites îles composent l'archipel d'origine volcanique, qui inspira à Darwin sa théorie de l'évolution.



Y vivent encore - mais pour combien de temps - des colonies de phoques, menacés par un virus paralysant, amené par des moustiques lors de la pollution des eaux.



D'autres espèces, semblant sorties tout droit de la préhistoire, habitent encore les lieux, tels les grands iguanes (marins et terrestres) ainsi que les tortues géantes dont la forme de la carapace est à l'origine du nom de l'archipel. En effet, lorsqu'au les premiers Espagnols débarquèrent, la carapace des tortues leur firent penser au "Galapago" un casque militaire de l'époque.



Certaines de ces tortues sont tellement vieilles (elles peuvent vivre jusqu'à 150 ans) qu'elles étaient probablement déjà présentes lorsque débarqua Charles Darwin.



Quelles sont donc ces mesures à prendre afin de sauver l'Archipel ?

Tout d'abord freiner la croissance exponentielle de la population locale. Ensuite éliminer des îles les espèces animales qui n'en sont pas originaires, une mesure certes impopulaire pour les amis des bêtes, mais insistent les scientifiques indispensables pour la faune et la flore locales : chats, souris, chèvres n'en font pas partie et doivent disparaître. Il faudrait mettre en place les mêmes mesures que celles prises en Nouvelle-Zélande : chasse sélective, poisons, etc.



Il faut également donner au directeur du Parc national un mandat plus important et suffisamment long afin de lui permettre d'appliquer les mesures de contrôle.



Enfin, il faudra avoir le courage de faire quelques pas en arrière, dit encore Francesco Bandarin, afin de sauver la biodiversité, de restabiliser l'Archipel et favoriser le développement naturel des espèces. Cela demande des mesures drastiques et inconfortables, comme par exemple la limitation du tourisme.



D'autre part, il faut qu'à leur tour les scientifiques fassent l'effort de se rapprocher de la population afin de les aider à comprendre la situation et d'accepter les mesures nécessaires.



Un autre point qui n'arrange rien : l'Archipel est sous gouvernement de l'Ecuador, où la situation est particulièrement instable ce qui ne facilite pas les relations entre pouvoir et direction du Parc national.



Ce qui attend les Galapagos, si des mesures ne sont pas prises, c'est le "syndrome Nauru" (la plus petite république de la terre et qui fut aussi la plus riche grâce au guano).

Quel rapport direz-vous ?

Il y en a un cependant : à force d'avoir extrait les minéraux riches en phosphate pour en faire des fertilisants, les Nauriens ont épuisé leurs ressources qui ne pourront jamais se renouveler; par conséquent, les oiseaux ont quitté l'île et ils se pourraient que les habitants soient contraints eux aussi d'en faire autant, faute de ressources.



Il faut donc que les hommes cessent d'avoir une vision de la vie en termes purent économiques, qui est systématiquement aux dépens des ressources naturelles et par voie de conséquence à leur dépens également.



L'Archipel des Galapagos est ou plutôt était, un véritable paradis terrestre. La race humaine en a fait un purgatoire, il faut éviter de le transformer en enfer pour la faune et la flore.



Inspiré par un article paru dans le magazine italien OGGI.