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Le Musée de la Witloof

Au chapitre déjà abordé des Musées Insolites, on trouve dans l’une des 19 communes bruxelloises le rustique musée de la witloof ou « chicon », l’or blanc des Belges ! Le mot « chicon » utilisé dans le nord de la France et en Belgique francophone est peut-être une régression de « chicot » ou laitue romaine. Quoiqu’il en soit au GEUZENBERG ou MONT-DES-GUEUX on vous apprendra tout sur cette astéracée.

Le Geuzenberg est un lieu-dit situé sur le plateau qui sépare la vallée de la Senne de la vallée de la Wolume ; il devint un cimentière pour les soldats protestants pendant les guerres de successions d’Autriche, ces soldats n’ayant pas le droit d’être enterrés sur les terres consacrées de l’Eglise. L’inquisition espagnole poursuivait les protestants sans relâche, or ceux ci constituaient une importante population obligée de se réfugier dans la clandestinité.



Une ancienne fermette sise au n°29 de la rue Lekaerts – avant une rue pleine de vie, à présent un parking pour la maison communale – est devenue le musée-estaminet du Gueuzenberg. Sa construction remonte à 1891, son puits central alimentait en eau cinq fermes du plateau. Après avoir servi de dépôt, la fermette – mal en point – sera rachetée en 1991 par son actuel propriétaire, passionné d’histoire locale. Après l’avoir transformée il y installe, outre son domicile le Cercle d’Histoire et d’Archéologie d’Evere qu’il avait lui même créé quelques années auparavant. Depuis mai 1994 le « Geuzenberg » est devenu le musée de la Witloof, où l’on peut admirer tous les outils et objets utiles à la culture du chicon.



Le chicon vint au monde comme « barbe de capucin », racine de chicorée dont on fait s’étioler les feuilles dans le noir par forçage sous un monticule de terre ou de fumier bien qu’au départ la racine originelle ait été la betterave.



Le percement du canal de Willebroek ainsi qu’une crise agricole sérieuse au début du 20ème siècle ont attiré les céréaliers sur ce nouvel axe de communication ; il s’en suit une disparition de l’orge, du blé, du seigle et du froment. Du coup, la commune d’Evere, privée de ses cultures céréalières se lance dans l’aventure du chicon, transformant les champs en potagers et les agriculteurs en maraîchers. La deuxième guerre mondiale transformera l’aspect rural de cette commune car l’urbanisation étant devenu le credo des hommes politiques après le conflit, le hameau se transforme petit à petit en cité dortoir, les champs ayant fait place à des immeubles, chassant les cultures vers la campagne flamande.



Les recherches et les sélections ultérieures de la culture du chicon ont porté sur l’obtention de variétés moins amères, sur une simplification de la culture (en salle, sans contact avec la terre), mais les vrais gourmets préfèrent la traditionnelle « endive de Bruxelles », de pleine terre, à la teneur plus ferme à la cuisson et à la saveur plus forte.



Plus d’infos sur le Musée de la Witloof sur www.geuzenberg.be



Inspiré par un court article d’Emmanuel Collet dans le mensuel publicitaire « Le Lion»


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