Maintes fois utilisées dans des travaux de recherche sur la génétique, les drosophiles viennent de livrer de nouveaux secrets. Selon une équipe de chercheurs de l’institut de neurosciences de San Diego, un gène codant pour l’agressivité existerait bel et bien. Il pourrait ainsi expliquer le comportement plus ou moins agressif de certains individus … drosophiles.

Pour arriver à ce résultat, les chercheurs ont disposé dans une cage onze pots contenant de la nourriture adaptée à ces chers drosophiles afin de créer différents territoires que les petits insectes chercheraient à s’approprier. Ils ont alors introduit dans cette cage 120 drosophiles mâle et 60 drosophiles femelles. Deux heures plus tard, il est alors apparu clairement que certains mâles avaient sélectionné leur territoire et le protégeaient plus ou moins bien. L’équipe de chercheurs a alors sélectionné les plus agressifs d’entre-eux pour les accoupler et ainsi au fil des générations, on a constaté une augmentation du comportement agressif des drosophiles.



Une fois convaincu de l’existence de caractères génétiques pouvant rendre les individus plus ou moins agressifs, les chercheurs ont tenté de déterminer les gènes impliqués dans ce comportement. Après étude de plusieurs dizaines de gènes, il est apparu que le gène Cyp6a20 jouait un rôle important dans l’agressivité des drosophiles.



Derrière ce nom barbare Cyp6a20 se cache un gène qui code pour des enzymes (du groupe cytochrome P450) intervenant dans différents processus biologiques tel que le développement, la reproduction ou bien encore la détection des phéromones.



Malgré tout, les scientifiques restent divisés sur le rôle exact de ce gène. Certains comme le généticien Ary Hoffman estiment que ces résultats sur les drosophiles sont encourageants pour mener des travaux sur les humains alors que d’autres comme Trudy Mackay, auteur d’une étude similaire publiée le 2 août dernier, sont plus réservés estimant que ces recherches sous-estiment la relation entre gènes et violence.