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... des zones mortes dans l’océan mondial ?

Qu’on les appelle marées brunes ou marées rouges, ces catastrophes locales sont connues sur la plupart des côtes des pays développés. Au changement de couleur de l’eau correspond une chute du taux d’oxygène et une hécatombe chez les animaux, poissons, mollusques, crustacés, annélides ou corail, et aussi, souvent chez les grands végétaux, algues ou posidonies. Dans le rapport qu’il vient de publier, l’Unep (United Nations Environment Programme) en recense 200 sur la planète alors que sa précédente étude, datant de 2004, n’en avait dénombré que 149.

Le phénomène est connu dans ses principes mais beaucoup moins dans ses détails. Les ennuis commencent avec l’eutrophisation du milieu, c’est-à-dire la prolifération excessive du phytoplancton, ensemble d’algues microscopiques flottant dans les premières dizaines de mètres de l’océan. Ce boom planctonique est souvent dû au déversement dans la mer de déchets divers de l’activité humaine , essentiellement les égouts et les engrais azotés de l’agriculture entraînés par les eaux fluviales. Aubaine pour les végétaux, ces substances nutritives, organiques et minérales, les conduisent à une activité endiablée.

L’écosystème local s’en trouve alors bousculé. Les algues toxiques, par exemple, pullulent en même temps que les autres. Même si elles représentent moins de 1 % des espèces d’algues présentes, elles deviennent un danger pour la faune et participent au massacre des animaux. Quant aux algues non toxiques, elles finissent par obscurcir l’eau, ce qui réduit l’activité du phytoplancton à partir d’une certaine profondeur. Parfois, de grandes algues se mettent aussi à proliférer en surface, accentuant le phénomène.

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