Patiemment sélectionné, le pur-sang de course est pour le cheval ce que la formule 1 est pour la voiture : il est taillé pour aller vite. Les chevaux « pur-sang anglais » se ressemblent beaucoup...
En fait, ils sont tous plus ou moins cousins.
Cette consanguinité est-elle un mauvais présage pour l’avenir de la race ? Pour Paddy Cunningham, du Trinity College Dublin, la situation n’est pas aussi catastrophique que le faisait craindre l’arbre généalogique du roi des hippodromes.
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Paddy Cunningham et ses collègues ont étudié 211 chevaux parmi les meilleurs. Ils ont noté leur pedigree et analysé leur ADN. A leur grand étonnement, les chercheurs admettent que ces animaux sont génétiquement variés. Ils possèdent plusieurs gènes en commun mais rien est alarmant. Au pire, on pourrait comparer leur ressemblance génétique à celle de cousins germains. La consanguinité observée est moins importante que chez certaines populations sauvages où les animaux se reproduisent entre individus apparentés. Les chercheurs publient leurs résultats dans la revue Animal Genetics du 6 décembre 2001.
Pourtant, les trois quarts des gènes des pur-sang proviennent de 30 ancêtres seulement. Le chromosome Y de 95% des étalons est celui d’un cheval appelé Darley Arabian. L'étalon bai brun a été ramené d'Alep, en Syrie, en 1704 par Thomas Darley. Il l'avait échangé contre un fusil ! Nommé à l'origine Mannika, le cheval a été rebaptisé par la suite. Avec deux autres étalons arabes, ils sont à l’origine de la race du pur-sang anglais. Croisés avec des juments autochtones, ils donnèrent naissance aux chevaux les plus rapides du monde.
Par Nicolas Gantier
Source & infos complémentaires :
Sciences & Avenir
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