Signe d'un changement d'époque: la Nasa ouvre la porte aux touristes, en publiant un manuel du parfait petit visiteur de la station spatiale. Pas d'alcool, pas de gros mots, et surtout, pas de casier judiciaire...
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Il faut dire qu'elle n'avait plus vraiment le choix: l'agence spatiale russe, qui, seule, peut décider des gens qui composent les équipages qu'elle envoie sur la station, avait expédié là-haut, l'an dernier, le milliardaire texan Dennis Tito , et se prépare à envoyer un second touriste, un richissime sud-africain cette fois. Faisant contre mauvaise fortune -façon de parler- bon cœur, la Nasa a donc décidé de contourner le problème, en publiant ce manuel.
Le passé d'un candidat, affirme-t-elle dans ce document de neuf pages, sera donc passé à la loupe avant qu'il ne puisse obtenir la permission de monter -une condition qui semble à première vue sévère, mais qui en réalité, ressemble davantage à de l'esbrouffe. Un milliardaire arrêté il y a 20 ans pour délit mineur se fera-t-il vraiment fermer la porte par des Russes désargentés?
Le chef-astronaute de la Nasa, Charles Precourt, qui a contribué à la rédaction de ces neuf pages, admet que chaque candidat sera évalué au cas par cas.
Plus important est le fait qu'on retrouve dans ces neuf pages des normes pour l'entraînement que devra subir chaque touriste: ceux qui demeureront là-haut plus de quelques jours devront ainsi passer un entraînement d'astronaute de 12 mois, en plus d'un examen médical, quoique l'ensemble du processus sera moins pénible que pour les "vrais" astronautes.
Le second touriste -qui a lui aussi payé son "billet" à l'agence spatiale russe- Mark Shuttleworth, qui doit sa fortune à l'explosion d'Internet à la fin des années 90, complète actuellement une semaine d'entraînement au centre spatial Johnson, à Houston, en vue d'un envol en avril sur une fusée Soyouz. L'an dernier, Dennis Tito avait lui aussi visité le Centre spatial Johnson, mais s'était vu refuser par la Nasa de rejoindre ses futurs collègues russes, alors à l'entraînement.
On estime à 20 millions$ le coût du "billet" de M. Shuttleworth. Pour un vol de cinq jours.
Par pascal Lapointe :
Sciencepresse