©

Constellation, label phare de la scène montréalaise

Ses artistes travaillent en artisans, pour produire les musiques les plus pointues du moment. Farouchement indépendants, ils refusent tout formatage. Et ça marche.

Montréal, quartier du Plateau, sur Saint-Laurent, une de ces artères qui segmentent la ville. Derrière les murs de brique d'un ancien bâtiment industriel, un magnifique loft dont le plancher est envahi par des piles de cartons de disques. Des tableaux et des affiches déclinent l'esthétique maison et, le long des larges baies vitrés, deux bureaux se font face. Dans le fond, une cuisine et un coin salon où trône un piano. Bienvenue chez Constellation, label fondé il y a sept ans par deux fous de musique, Don Wilkie et Ian Ilavsky. Un label d'avant-garde devenu célèbre - jusqu'en France, où il possède de nombreux admirateurs - pour avoir révélé, entre autres groupes aux noms impossibles et aux effectifs souvent interchangeables, l'excellent collectif montréalais Godspeed You ! Black Emperor (GY!BE).



Ces neuf musiciens jouent un rock instrumental hypnotique, avec des morceaux quasi symphoniques qui peuvent durer jusqu'à vingt minutes. Manipulateurs sonores dont chaque apparition scénique est une sorte de messe baroque, bariolée de projections vidéo, ils s'entourent de flou artistique : pochettes de disques anonymes, pas de photos des musiciens, interviews rarissimes... Godspeed You ! Black Emperor reste pourtant le fleuron du catalogue Constellation, riche aujourd'hui de près de trente disques, vinyles et CD, qui explore les espaces sidérants et sidéraux d'un rock polyphonique totalement libre (avec des groupes comme The Silver Mt. Zion, Do Make Say Think, Exhaust, le duo alto/batterie Hangedup) aussi bien qu'un folk-rock écorché et urbain (Frankie Sparo, notamment).



Visiblement, les lofts tiennent une place de choix dans l'essor de la musique montréalaise. C'est en effet en appartement qu'a commencé, au milieu des années 90, la petite révolution qui a fait de cette scène l'une des plus passionnantes de la planète, tous genres confondus. Hôtes affables et attentifs, Ian et Don racontent comment, à leur arrivée ici, voilà quinze ans, unis par leur intérêt pour toutes les expérimentations musicales, ils ont d'abord voulu ouvrir un lieu qui permettrait aux musiciens locaux de se produire. Finalement, ils imaginent le label Constellation, dont la première publication sera le disque testament de Sofa, groupe dans lequel jouait Ian Ilavsky. Ils organisent également des séries de concerts permettant, sous l'intitulé « Musique fragile », de découvrir une nouvelle génération spontanée qui englobe, autour de GY!BE - au départ, un trio de chômeurs décidant d'employer leur temps à jouer ensemble - et à côté d'une myriade de projets électroacoustiques ou électroniques, des formations comme Sackville ou Exhaust...




Suite de l'article de Télérama

Références
Lien à insérer

Si vous citez cet article sur un site, un blog, un forum ou autre contenu web, utilisez l'adresse ci-dessous. Après validation par un administrateur, votre site apparaîtra ci-dessous comme référence.

Ils commentent à distance !

Pour l'heure, personne ne commente sur un autre site web.

Discussions
Pas d'avis pour “Constellation, label phare de la scène montréalaise”
Participer à la discussion

Impossible de commenter cet article