Le travail de sape de la protection sociale contre le chômage se poursuit. La conditionnalité des allocations se répand dans toute l'Union européenne. En France, c'est à rien moins qu'au préambule de la Constitution et à son affirmation des droits des chômeurs que s'attaque le rapport Marimbert.
Depuis plusieurs années, la " mobilisation pour l'emploi " et la " lutte contre le chômage " se transforment en guerre contre les chômeurs et, au-delà, contre tous les salariés. Menée sur tous les terrains (pays par pays en Union européenne), l'offensive mobilise toute la palette des armes disponibles : économiques, juridiques, idéologiques, voire sanitaires, sécuritaires ou carcérales. Alors que le bouclier des droits rétrécit, les flèches des devoirs pleuvent de plus en plus drues : il n'y a plus guère de carottes, que des bâtons. Depuis le 1er janvier 2004, ce conflit larvé s'intensifie, on vise désormais à hauteur d'hommes - ce n'est pas que métaphorique, il y a des morts aussi : entre 180 000 et 250 000 chômeurs privés de plusieurs mois d'indemnisation dès janvier (entre 600 000 et 850 000, au total, d'ici à l'année prochaine) ; l'ouverture de droits refusée à des dizaines de milliers de salariés sous contrats précaires (missions d'intérim, CDD, etc.) et d'intermittents ; 130 000 chômeurs éjectés de l'allocation spécifique de solidarité (ASS) dans le courant de l'année ; enfin, mise en place du revenu minimum d'activité (RMA) qui promet d'aspirer les dernières miettes de protection sociale en contraignant les érémistes à prendre des postes sous-payés et largement subventionnés, et cela sans contrepartie en termes de droits... (suite de l'article en lien)
Source : L'Humanité