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La SNCF veut faire dérailler la presse graffiti

Du jamais vu. Depuis le 18 décembre, la SNCF considère que publier une photo de son matériel roulant portant des tags et des graffitis «porte atteinte à l'image de rigueur et de propreté que la SNCF entend donner à sa clientèle», et que reproduire des graffitis incite à tagger. A cette date, la société a assigné en justice trois magazines : Graff It, Graff Bombz et Mix Grill, et une marque de bombe aérosol, Polimex International, qui, dans un dépliant publicitaire, aurait diffusé une photo d'un de ses trains. La SNCF réclame à chacun 150 000 euros de dommages et intérêts.

C'est une première dans le monde. Même aux Etats-Unis, où on pratique depuis les débuts des années 90 la tolérance zéro en matière de graffiti, la presse n'a jamais été assignée en justice. Des producteurs de cassettes vidéo montrant des graffiti-artistes en action, des sites Internet diffusant des images de trains taggés ont été poursuivis, mais aucun des organes de presse qui commentent l'actualité du graffiti depuis le début des années 80 : «Un pays où la presse est libre ne peut pas se le permettre, rappelle Susan Farrell, du site américain graffiti.org. Si la SNCF obtient gain de cause, ce sera un dangereux précédent.» Emmanuel Moyne, avocat de la société Graff It Productions, considère lui aussi que cette assignation en justice est attentatoire à la liberté de la presse : «Elle signifie qu'un certain nombre de faits sociaux pourront continuer à être relatés, mais ne pourront plus être illustrés puisque publier une photo d'une oeuvre peinte sur un support sans l'autorisation de son propriétaire deviendrait illégal.»



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