©

Le dessin florentin sous les derniers Médicis 1620-1720

À l’occasion de la publication de l’inventaire des Dessins toscans XVIe-XVIIIe siècles, tome 2, 1620 – 1800 du musée du Louvre, le département des Arts graphiques poursuit sa politique de présentation de ses collections et a choisi de mettre en valeur soixante dessins, sélectionnés parmi les quelques 750 que comporte ce volume, riche des oeuvres d’une centaine d’artistes.

Le Louvre conserve l’un des ensembles les plus complets de cette époque, grâce à la collection
de Filippo Baldinucci, acquise à Florence par Dominique Vivant Denon, premier directeur du Louvre, en 1806.



Les découvertes dans le fonds des pièces anonymes et les acquisitions récentes, ont permis d’élargir la connaissance de grands dessinateurs comme Giovanni da San Giovanni, Carlo Dolci, Francesco Furini, Cecco Bravo, et des « baroques » tel Baldassarre Franceschini, dit il Volterrano.



Le naturalisme florentin, enrichi par le goût du théâtral, de la fable, de l’humour, prend ici la forme de l’observation des corps (le « naturale ») ou de la description des paysages dans les environs de Florence.




Marqués par le sentiment fort de leur appartenance à une tradition esthétique qui passe par la pratique du dessin, les Florentins du XVIIe siècle sont des maîtres de la ligne de contour, des hachures structurées, des effets les plus délicats du « sfumato », à une période où l’on relit le Traité de la peinture de Léonard de Vinci. A la suite de Federico Barocci, ils excellent dans l’utilisation du pastel, jouant sur les possibilités de fondus colorés de cette technique pour rendre les expressions des visages selon la tradition florentine des « ariediteste ».



À travers leurs dessins, on suit la démarche de peintres qui s’adonnent aux scènes de genre, aux batailles ainsi qu’au portrait, au paysage, et à l’expression de la dévotion, omniprésente en un temps où la piété se pratique dans les confréries auxquelles adhèrent les artistes. Ils sont parfois topographes et scénographes, comme Baccio de Bianco. Distincts des Bolonais et des Carracci, avec lesquels leurs dessins ont parfois été confondus, sensibles au luminisme des Caravagesques, ils enrichissent leur passion du naturalisme par leur goût du théâtre, des costumes, de la musique, et un humour qui se lit dans les pages des Notices rédigées par Filippo Baldinucci.




Le parcours de l’exposition permet de suivre l’évolution du dessin vers les formes baroques, les effets plafonnants, l’adhésion au style romain marqué par Pietro da Cortona, présent à Florence en 1641, peu de temps après avoir peint à Rome le plafond du palais Barberini. Études de visages marqués par
les affects des personnages auxquels ils se rapportent ou grands nus étudiés dans les académies à la lumière artificielle permettent des confrontations entre les artistes de diverses générations.



Les dessinateurs florentins privilégient l’usage de la
feuille entière pour leurs études de figures individuelles, solidement campées dans la page. Les études de compositions d’ensemble faites en vue de tableaux sont relativement rares ; certaines, comme celles de Jacopo Vignali ou Lorenzo Lippi, pour des tableaux des églises des environs de Florence ou de
la campagne toscane ont été découvertes dans le fonds des dessins restés jusqu’alors anonymes et sont donc présentées pour la première fois. Des études qui figuraient au verso de certaines feuilles ont été mises à jour ; on a vu ainsi apparaître un oiseau délicatement dessiné à la pierre noire et à la sanguine
au revers d’un dessin à la plume figurant un homme
drapé, de Benedetto Boschi.



La présentation aux côtés des dessins de Carlo Dolci de deux tableaux peints par cet artiste, représentant en pendant la Vierge et l’Ange de l’Annonciation (musée du Louvre, département des Peintures), permet la confrontation entre deux modes d’expression raffinés et subtiles d’un des artistes les plus appréciés de son temps.
L’exposition s’achève par une section de dessins à la plume dédiée au paysage et à l’illustration du livre, domaine où les Florentins excellèrent à la suite de Jacques Callot, qui ne quitta Florence qu’en 1621, après la mort du grand-duc Cosimo II de Médicis, son protecteur.




Exposition du 12 mai—15 août 2005

Musée du Louvre - Paris

Aile Denon, 1er étage, Salles Mollien 9 et 10



Commissaire de l’exposition :
Catherine Monbeig Goguel, directeur de recherche émérite (CNRS), musée du Louvre, département des Arts graphiques




Pour plus d'information - Le site du musée du Louvre

Références
Lien à insérer

Si vous citez cet article sur un site, un blog, un forum ou autre contenu web, utilisez l'adresse ci-dessous. Après validation par un administrateur, votre site apparaîtra ci-dessous comme référence.

Ils commentent à distance !

Pour l'heure, personne ne commente sur un autre site web.

Suggestion de mots-clefs : catherine goguel dessins toscans ;
Discussions
Pas d'avis pour “Le dessin florentin sous les derniers Médicis 1620-1720”
Participer à la discussion

Impossible de commenter cet article