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Silence radio pour la rentrée de France Inter

La direction esquive les questions sur la nouvelle grille, contestée par des auditeurs.

«J e déteste la radio faite par ses auditeurs !» Hier matin, lors de la présentation de la grille de rentrée de France Inter, José Arthur («Inoxydable», 16 h 30-18 h le vendredi) n'a pas hésité à mettre les pieds dans le plat du consensus radiophonique en ironisant sur la «tendance jeuniste» qui déferle selon lui sur les ondes ainsi que sur la primeur donnée au «plus d'interactif» avec le public.
Cette dénomination très à la mode dans les radios se matérialise généralement par quelques minutes de parole octroyées à la «ménagère de moins de 55 ans» ou aux «jeunes en galère» sur un sujet d'actualité ou de société. «Il est vrai que la tendance est de plus en plus au "vous n'avez rien à dire, je vous passe le micro" » , persifle dans les couloirs Ivan Levaï («le Kiosque», 8h30 le samedi), qui estime également que le recours systématique à l'auditeur n'est pas forcément synonyme de qualité du débat.
Les dirigeants de France Inter ont en tout cas réussi à occulter toute question gênante en convoquant hier les journalistes à une «conférence de presse» qui a pris la forme d'une réunion en direct («Service public» d'Isabelle Giordano et Yves Decaens, 9 h 30-10 h 30) de présentateurs de la station venus vanter les mérites de la grille et la qualité de leurs prestations réciproques. Sagement assis dans les tribunes du grand studio de la Maison de la Radio, les invités ont eu l'insigne chance de vérifier que les présentateurs radio étaient décidément une bonne bande de copains. Mais de question, nenni, en raison, selon les organisateurs, d'un cafouillage d'organisation. Frédéric Schlesinger, directeur de France Inter, est venu téléphoniquement et personnellement s'excuser de ce raté en début d'après-midi. Il n'empêche : pourquoi Daniel Mermet et son «Là-bas si j'y suis» sont-ils relégués à une heure de moindre écoute (15 h-16 h) malgré une pétition signée par plus de 200 000 auditeurs ? Comment regagner les quelque 600 000 auditeurs perdus depuis le référendum européen, notamment par le 7-9 ? Pourquoi a-t-on remercié Alain Rey ? N'assiste-t-on pas à une mise en ordre de bataille de la station en vue de l'année présidentielle ? Comment lutter contre le tout numérique... Pas de question, pas de réponse, pas de problème. «C'est le nouveau style de communication de nos dirigeants», grimace-t-on à France Inter, où l'on dénonce notamment la diminution des budgets alloués au reportage et au terrain.

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