Article de Gilles Guiheux paru dans "La vie des idées".
Le développement du capitalisme en Chine aujourd’hui est-il seulement le résultat d’une greffe occidentale, comme le pensent la plupart des observateurs ? Le livre de Marie-Claire Bergère met en cause cette représentation commune en partant à la recherche des diverses et anciennes expériences chinoises en la matière…
Marie-Claire Bergère est une historienne bien connue de la Chine du XXe siècle. Sa contribution majeure, parmi de multiples travaux qui font autorité, est consacrée à la bourgeoisie shanghaienne de la première moitié du XXe siècle [1]. Il y a près d’une dizaine d’années déjà, elle s’était aventurée hors de ce champ d’expertise pour se pencher sur la réalité contemporaine. Dans un essai, elle s’efforçait de lire la crise économique — mais aussi sociale et politique — de grande ampleur que venait de traverser l’ensemble de l’Asie (Asie du Sud exclue) à l’épreuve d’une tension qui parcourt toute l’histoire de la Chine : la concurrence entre une civilisation cosmopolite et marchande des côtes d’une part, et une civilisation nationale et bureaucratique des espaces intérieurs d’autre part ; deux civilisations incarnées dans les figures du compradore et du mandarin [2].
Capitalismes et capitalistes en Chine. Des origines à nos jours par Marie-Claire Bergère, Paris, éditions Perrin, 2007, 460 pages.
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