Y aurait-il quelque chose de pourri au royaume de Salt Lake City ? Car un drôle de sentiment, quelque part entre le ridicule et l'indignation, nous parcourt lorsqu'une nouvelle journée olympique nous déverse son flot de réclamations...
d‘affaires, de coups tordus médiatiques, de vrais faux contrôles antidopage, de juges incompétents, de neige trop molle ou de pluie trop mouillée.
Le nouveau rebondissement des Jeux a, lui, de forts relents de guerre froide. Ou comment la délégation russe menace de purement et simplement boycotter la fin des Jeux si des explications ne lui sont pas fournies par le CIO quant à la disqualification de son équipe féminine de relais nordique, et ce avant même le départ. Une des skieuses russes aurait en effet été contrôlée avec un hématocrite supérieur à celui autorisé (les analyses complémentaires sont en cours), mais en annonçant la nouvelle moins de deux heures avant le départ, les organisateurs privaient les Russes de la possibilité de remplacer cette skieuse pour recomposer leur équipe. D'où l'absence du relais russe, pourtant grand favori, au départ.
Les Russes en appellent donc au vice de forme pour crier au scandale et demander des explications au CIO. Le Kremlin lui-même se mêle à l'indignation : pour Vladimir Poutine, cité par l'agence Itar Tass, les athlètes russes ont été "soumis (...) à un jugement injuste et partial." Poutine a également dénoncé l'"exceptionnelle commercialisation de ces Jeux", incompatible selon lui avec l'esprit olympique. L'indignation de l'opinion russe rappelle d'ailleurs dans sa démesure celle de l'opinion et des médias américains dans l'affaire du patinage artistique. Des médias russes jusqu'au patriarche orthodoxe de Moscou Alexis II, c'est tout le pays qui se découvre soudainement victime de l'injustice olympique. Suite de l' article en lien...
Par Erwan Le Duc (avec AFP) pour :
Le Monde