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Les miraculés du coma

215 000 personnes en moyenne sombrent dans le coma chaque année ; seules 35% d’entre elles en sortent indemnes. Des miraculés. Certaines rapportent une expérience de mort imminente.


Une manifestation irrationnelle que les chercheurs n’hésitent plus aujourd’hui à nommer la «cinquième dimension de la conscience».







Ne faites pas cela!» L’infirmière sursaute, regarde autour d’elle. Qui a parlé? Patti White Bull, la patiente qu’elle est en train de soigner? Impensable. Celle-ci survit dans un état végétatif depuis seize ans, yeux grands ouverts mais fixes, insensible à toute stimulation du monde extérieur. «Ne faites pas cela!», répète faiblement la voix. Plus de doute: Patti White Bull, 42 ans, s’est réveillée.


Le 26 décembre 1999 à Albuquerque (Nouveau-Mexique), la femme bat des paupières et regarde pour la première fois son infirmière. Comme elle, Conley Holbrook, un Américain de 26 ans, est sorti de l’inconscience huit ans après son accident pour donner le nom de son agresseur. Ledy Minguzzi, une Italienne de 21 ans, s’éveille, elle, après avoir mis au monde un enfant, conçu six semaines avant qu’elle ne tombe dans un coma provoqué par une hémorragie cérébrale. Miraculés? Certes. Mais il en existe bien d’autres, moins médiatiques, moins spectaculaires, dans nos familles, autour de nous.


Chaque année, accidents de voiture, noyades, infarctus, ruptures d’anévrisme, intoxications font sombrer dans l’inconscience de 180 000 à 250000 personnes pendant quelques heures, des jours, des mois. «Le coma correspond à une interruption durable, même après une stimulation externe, des manifestations de la conscience détectables au moyen d’un examen clinique approfondi », définit Jean-Michel Guérit, neurologue à l’Unité d’explorations neurophysiologiques du système nerveux (Université catholique de Louvain, Belgique). Hier, le coma (du grec kôma «sommeil profond») précédait la mort. Aujourd’hui, grâce aux avancées de la neurophysiologie et des techniques de réanimation, il est possible de s’y installer quelque temps, d’y végéter même, mais également d’en revenir avec plus ou moins de casse: un tiers seulement des patients récupère totalement. Les traitements demeurent empiriques, les pronostics aléatoires.


Le dossier complet par Eléna Sender et Hervé Ratel pour:
Sciences & Avenir

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