Le 24 avril 1915, à Istanbul, 600 notables arméniens sont assassinés sur ordre du gouvernement. Six ans plus tôt, le mouvement nationaliste des «Jeunes-Turcs» avait porté à la tête de l'empire ottoman le sultan Mohamed V...
Ces nationalistes s'étaient rapprochés de l'Allemagne et avaient engagé leur pays à ses côtés dans la Grande Guerre de 14-18.
Les Jeunes-Turcs tentent de soulever en leur faveur les Arméniens de Russie. Mal leur en prend. Les Russes ripostent en retournant les Arméniens de Turquie. Le 7 avril 1915, la ville de Van se soulève.
Dans le même temps, les Français et les Britanniques préparent un débarquement dans le détroit des Dardanelles pour se saisir d'Istanbul.
Le génocide
Pris de panique, les Jeunes-Turcs réagissent avec la brutalité que l'on sait. Le ministre de l'Intérieur, Talaat Pacha, ordonne l'assassinat des Arméniens d'Istanbul puis des Arméniens de l'armée. C'est ensuite le tour des populations arméniennes de l'est.
Voici un télégramme du ministre: «Le gouvernement a décidé de détruire tous les Arméniens résidant en Turquie. Il faut mettre fin à leur existence, aussi criminelles que soient les mesures à prendre. Il ne faut tenir compte ni de l'âge, ni du sexe. Les scrupules de conscience n'ont pas leur place ici.»
Les Arméniens sont tués sur place par l'armée ou réunis en longs convois.
Ces marches se déroulent sous le soleil de l'été, dans des conditions épouvantables, sous la menace des Kurdes, trop heureux de pouvoir librement exterminer leurs voisins.
Au total périssent un à deux millions de personnes, soit les deux tiers des Arméniens sous souveraineté ottomane.
Le cinéaste français d'origine arménienne Henri Verneuil a montré dans un film émouvant, Mayrig, la réalité de ce premier génocide du XXe siècle.
Par André Larané
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Herodote