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Des empreintes vieilles de 350.000 ans

Quoi qu’en pensent les habitants de la région de Naples, ce ne sont pas les marques du diable ("Ciampate del Diavolo") que les paléontologues ont exhumées en Italie méridionale, mais les plus vieilles empreintes humaines jamais découvertes.




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Il y a trois séries de marques imprimées dans la cendre volcanique du Roccamonfina. Elles mesurent respectivement 13,4 m, 8,6 m et 9,98 m; comptent 27, 19 et 10 pas. Il y a deux pistes parallèles en ligne droite. La troisième descend la pente en zigzagant. Des empreintes de mains suggèrent, par ailleurs, que le marcheur aurait utilisé ses membres supérieurs pour maintenir son corps en équilibre lorsque le sol devenait trop accidenté.



Les marques ont été recouvertes lors d'une éruption volcanique par une épaisse couche de cendres qui les a préservées, souligne le professeur Mietto de l'université de Padoue. Le Roccamonfina a connu une première phase éruptive vers 630.000-385.000 ans avant notre ère. Elle s'est terminée par la formation d'une caldeira, C'est-à-dire par l'effondrement de la chambre magmatique qui laisse autour du cratère un rebord en forme de couronne. Au cours de la phase suivante, entre 385 000 et 325 000 ans (pléistocène), des événements tectoniques ont formé un mélange de roches gazéifiées assez meuble. La troisième phase, terminée il y a 50 000 ans, a vu la formation de laves basaltiques. Les traces de pas se trouvent dans du tuf volcanique constitué en partie de leucite (silicate d'aluminium et de potassium) remontant à la deuxième phase éruptive du Roccamonfina.



La taille des pas, longs de 20 cm et larges de 10, indiquent selon Paolo Mietto qu'ils ont été faits par des pieds à l'arcade plantaire voûtée. Or, la courbure de la voûte plantaire est une caractéristique de la bipédie. Pour les scientifiques, ces empreintes ont été probablement faites par trois hommes d'une taille ne dépassant pas 1,50 m qui descendaient le volcan. Ces hommes étaient parfaitement bipèdes et ne se servaient de leurs mains qu'en cas de difficulté. Il pourrait s’agir de l’Homo heidelbergensis, un ancêtre de l’homme de Neandertal, qui dominait l’Europe à cette période.



Les empreintes les plus anciennes connues (vers -3,5 millions d'années) sont celles découvertes par Mary Leakey sur le site de Laetoli en Tanzanie, à la fin des années 1970. Mais il s’agit de traces de pas d'australopithèque (littéralement les « singes du Sud»). Ce sont des vestiges pré-humains et non pas réellement humains (Genus Homo), précise Paolo Mietto.



Jusqu'à présent rares sont les sites qui ont révélé des traces humaines datant du pléistocène. Le plus connu en France est celui de la grotte de Terra Amata dans les Alpes-Maritimes. Il s'agit d'une seule empreinte d'un pied droit humain de 24 cm de long. Dans la grotte Chauvet à Vallon-Pont-d'Arc en Ardèche plusieurs empreintes datées de 50 000 à 20 000 ans ont été préservées dans les sédiments de la grotte. Plus anciennes sont celles trouvées en Afrique du Sud: deux empreintes de pas du pléistocène moyen, datées à 117 000 ans. En Italie enfin, la grotte de Basura à Toirano a montré quelques empreintes du paléolithique récent. Les traces de pieds mises à jour à Roccamonfina sont donc bien les plus anciennes empreintes d'hommes parfaitement bipèdes découvertes à ce jour.



Un résumé des découvertes est publié dans le dernier numéro du journal scientifique Nature



Source: nationalgeographic.com

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