Cancer, dépression, mal de dos.. En cinq ans, les arrêts maladie ont fortement augmenté. Les salariés fatiguent ou vieillissent, l'entreprise ne s'adapte guère.
Le gouvernement Raffarin soupçonnait les Français de perdre le goût du travail. Aujourd'hui, il se demande s'ils ne jouent pas les malades imaginaires. Entre 1997 et 2002, les arrêts maladie ont littéralement explosé. Cette augmentation est d'autant plus étonnante qu'elle fait suite à une longue période d'accalmie. Sur cinq ans, les dépenses d'indemnités journalières ont progressé de 46 %. Dans le collimateur de l'équipe Raffarin: les arrêts abusifs. La Caisse nationale d'assurance maladie les estime à 6 %. Pour combattre les fraudeurs, le gouvernement étudie deux propositions avancées récemment par l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) : renforcer le contrôle des généralistes soupçonnés de signer trop d'arrêts et instaurer des sanctions plus pénalisantes. Le remède est purement comptable, il ne s'attaque guère à la racine du mal.
Si les congés maladie ont explosé les budgets ces dernières années, c'est avant tout parce que les Français ont vieilli. Plus âgés, ils sont davantage malades, atteints de maladies graves, consommatrices de longs arrêts. Les plus de 50 ans absorbent 34 % des dépenses, et les congés de plus d'un an, qui ne représentent que 4,5 % de l'ensemble des arrêts, totalisent en fait 43 % des dépenses, selon le rapport de l'Igas paru en octobre... (suite de l'article en lien)
Source : Libération