Trois courriers contenant une poudre d'une nature indéterminée ont été découverts ce lundi à Paris au Collège de France, au siège de la Caisse des dépôts et consignations ainsi que dans la trésorerie principale du 13e arrondissement, a-t-on appris de sources policières...
Par ailleurs, les locaux d'Arianespace et du Centre nationale d'études spatiales (CNES) à Evry (Essonne) ont été évacués après réception par un salarié d'une lettre contenant elle aussi une substance suspecte, selon la direction d'Arianespace.
Ces découvertes sont intervenues alors que plusieurs cas d'anthrax véhiculés par des courriers ont été détectés aux Etats-Unis, faisant craindre un éventuel acte terroriste. D'autres alertes ont été signalés en Autriche, en Allemagne et en Suisse.
Le laboratoire central de la préfecture de police de Paris procédait à l'analyse de ces trois courriers. La Brigade d'enquête d'atteinte aux personnes (BEAP) de la police judiciaire a été saisie de l'enquête.
Selon l'état-major des sapeurs-pompiers de Paris, toutes les personnes entrées en contact avec les enveloppes suspectes ont été prises en charge par le SAMU et transférées vers deux hôpitaux parisiens, la Pitié-Salpêtrière et Bichat. Les locaux impliqués ont quant à eux été isolés.
"On ne sait rien pour l'instant sur le produit que contenait ces enveloppes", a souligné le commandant Jacques Kerdoncuff, interrogé par l'Associated Press. "Les personnes ne ressentent rien", a-t-il encore précisé, notant que les conclusions du laboratoire central ne seront pas connues avant au moins 24 heures.
Dans ce contexte, La Poste a choisi dans l'immédiat de ne pas renforcer les mesures de sécurité dans ses bureaux afin de ne pas alimenter une possible psychose.
3 millions de doses
Prenant les devants, le ministre délégué de la Santé Bernard Kouchner a annoncé dimanche que la France avait relancé la production des vaccins contre la variole après les attentats aux Etats-Unis.
"Nous avons relancé la production de trois millions de doses", a expliqué Bernard Kouchner lors du grand jury RTL-LCI-Le Monde. "Il y a déjà des achats d'antibiotiques et il y a aussi une refabrication de vaccins contre la variole de trois millions de doses".
De plus, "cinq millions de doses qui ne sont pas périmées sont surveillées en lieu sûr", a précisé le ministre de la Santé. Il a cependant exclu une vaccination à grande échelle car "ces vaccins étaient assez dangereux".
Quant à l'anthrax qui a touché plusieurs personnes aux Etats-Unis, Bernard Kouchner a assuré qu'il n'y a pas en France "de cas de maladie du charbon, ni d'autre cas de maladie dont on pourrait penser que le terrorisme se servirait, et nous avons un dispositif qui fonctionnera et fonctionnerait très bien". "Nous avons les médicaments qu'il faut, nous en reconstituons les stocks", a-t-il ajouté.
"Tout est prêt pour éventuellement dépister, remarquer des cas sur le territoire, (...) et éventuellement diagnostiquer et traiter", a déclaré le fondateur de Médecins sans Frontières. "Le dispositif français et le dispositif d'urgence français sont excellents".
Le ministre délégué à la Santé a conclu: "attendons dans le calme, plus nous sommes calmes, plus nous avons d'avance gagnée" face au terrorisme. (avec AP)
Source & infos complémentaires :
nouvelobs