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Sylvia PLATH, poétesse américaine

La vie de Sylvia Plath fut courte mais intense en passions, aussi intense que ses écrits - dont une partie fut éditée à titre posthume - révélant une jeune femme à l’imagination vibrante. Le recueil de poèmes " Ariel", publié deux ans après sa mort, bouleversa le monde littéraire et transforma la poétesse en icône.

Sylvia Plath avait tout pour elle : talent, créativité, grâce et beauté, mais aussi hélas une névrose héréditaire. Elle naquit en 1932 à Boston de parents immigrants allemands ; son père, connu pour son autoritarisme, était professeur de biologie à l’Université de Boston, spécialiste des abeilles. Il décéda lorsque Sylvia avait 8 ans. Bien que la mère de la jeune femme affirmât toujours que sa fille et elle avaient une relation fusionnelle, le journal intime de Plath révèle pas mal de haine à l’égard de sa mère. C’est toutefois Aurelia Plath qui édita les journaux personnels de sa fille réunis sous le titre "Letters from Home ", dévoilant une jeune femme tourmentée, oscillant sans cesse entre espoir vers la reconnaissance intellectuelle et le succès, et accès de profonde dépression.



C’est dans le courant de l’année 53, alors qu’elle siégeait au conseil des éditeurs du magazine "Mademoiselle" que Sylvia Plath eu une dépression nerveuse la menant à une première tentative de suicide, qu’elle manquera ; cette période de sa vie est relatée dans le roman autobiographique "The Bell Jar" publié sous le pseudonyme de Victoria Lucas un mois avant sa mort. Le roman est considéré comme une référence dans l’exploration en profondeur du rôle trop restrictif des femmes dans la société et aussi comme un classique des angoisses adolescentes (référence partagée avec le roman de J.D.Salinger "The Catcher in the Rye").



Brillante élève, Sylvia Plath obtint la bourse Fullbright qui lui permit de partir étudier au Newnham College de Cambridge, en Angleterre. C’est là qu’en 1956 elle rencontra Edward (Ted) Hughes, écrivain débutant, au physique ténébreux ; leur relation sera tumultueuse dès la première rencontre, et malgré la réputation de "tombeur" de Hughes, ils se marièrent un an plus tard, juste après le premier succès littéraire de Hughes et partirent pour les Etats-Unis. Plath était déterminée à être une bonne épouse mais très vite se mit à soupçonner son époux d’infidélité, soupçons dus ou non à sa névrose paranoïaque ou à l’instinct volage du mari. Durant leur séjour aux USA, Sylvia enseigna la littérature au Smith College, mais cette période correspond à un blocage littéraire.



Les époux Hughes-Plath revinrent en Angleterre en 1959 où naquirent leurs deux enfants. Lorsque Ted Hughes entama une liaison avec Assia, épouse du poète canadien David Wevill, la névrose de Sylvia empira et commença pour la jeune femme une lente descente aux enfets ; dans des lettres à sa mère, elle se plaindra du dénuement dans lequel son mari l’a abandonnée avec leurs enfants, cependant l’une de leurs biographes - la plus objective - met cette affirmation en doute, Hughes ayant donné toutes leurs économies à sa famille. A bout de force, la jeune poétesse se suicida en février 1963.



Après son suicide, Sylvia Plath devint pour les féministes pures et dures une icône féministe-martyre dans une société patriarcale ; elles transformèrent Ted Hughes en prototype du mari redevable de tout son succès à son épouse, la freinant dans sa créativité personnelle, l’empêchant de se réaliser en l’étouffant littéralement et lui laissant toute l’intendance et l’éducation des enfants à assumer seule. Certaines biographes féministes allèrent même jusqu’à traiter Hughes d’assassin ; son nom fut abîmé sur la pierre tombale de son épouse et certaines de ses conférences furent interrompues par des insultes.



C’est Ted Hughes qui fera publier les poèmes réunis sous le titres "Ariel, Collected Poems", qui vaudront le Prix Pultzer à titre posthume à Sylvia Plath.



Les ouvrages de jeunesse de la poétesse montrent un talent plein de finesse et d’ironie, influencé par Dylan Thomas et G.M. Hopkins ; son oeuvre littéraire est basée sur le principe de l’introspection ; elle était une auteure honnête, sensible et intimiste. Deux de ses poèmes les plus célèbres, références dans les cours de littérature anglo-saxone, sont encore et toujours "Lady Lazarus " et "Daddy ", tous deux pleins de puissance et de violence.



Par Nikivanespen

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