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Frida Kahlo s'expose à la Tate Modern de Londres

De son vivant, son talent était quelque peu étouffé sous les fresques murales de son époux Diego RIVERA, pourtant l’héritage culturel et humain de Frida KAHLO tant artistique que politique est immense. La TATE MODERN à Londres lui rend un prestigieux hommage jusqu’au 9 octobre 2005.

En dehors de 2 petits autoportraits figurant dans un musée parisien, il n’y a aucune œuvre de Frida Kahlo en Europe. C’est la raison pour laquelle l’expo à la Tate Modern est une occasion unique de découvrir un ensemble de 80 œuvres de cette magnifique artiste, parmi lesquelles de poignants autoportraits et de sensuelles natures mortes, ainsi que des dessins et des aquarelles.



C’est à son père, le photographe Guillermo Kahlo que Frida dut son talent ; c’est lui qui lui apprit à regarder, observer les gens et les choses. Juif hongrois explulsé d’Allemagne, il s’était construit une nouvelle vie à Mexico, épousé une ravissante Mexicaine et bâti une maison où se réfugièrent beaucoup de partisans lors de la Révolution Mexicaine et de la lutte paysanne de 1910. C’est cette même Casa Azul construite de ses mains qu’il transforma en Musée Frida Kahlo à la mort à l’âge de 47 ans de cette fille tant aimée.



Jamais les problèmes graves de santé n’entamèrent la soif de vivre de Frida Kahlo, sauf vers la fin de sa vie lorsque les douleurs la confinèrent au lit. D’abord à 6 ans, c’est la polio qui lui fit garder une jambe plus fine que l’autre, légère disgrâce physique qu’elle cachait habilement sous les vêtements riches en forme et couleurs du style Tijuana. Ensuite, alors qu’elle était l’une des rares jeunes filles à être reçue dans le collège élitiste national où elle se préparait à des études de médecine, le sort la frappa à nouveau lors d’un accident de la circulation. Un trolley heurta le bus où elle était et une barre de fer lui transperça le corps, occasionnant des blessures irrémédiables, qui exigeront une longe et douloureuse revalidation. Cette immobilisation lui inspirera des idées de dessins et peintures ; elle décida donc de la mettre à profit pour créer. Elle venait d’avoir 18 ans.



Au cours de sa brève existence, Frida Kahlo ne peignit probablement pas beaucoup plus de 200 œuvres mais la plupart expriment l’intensité avec laquelle la jeune femme ressentait la vie.

L ‘œuvre de Frida séduisit immédiatement par l’originalité des sujets, par la vivacité des couleurs, par le style tantôt exotique, tantôt inspiré d’ouvrages populaires et naïfs ; d’autres semblent avoir subi l’influence des peintures moyenâgeuses européennes, d’autres encore expriment la symbolique pré-colombienne. Certains éléments intensément visionnaires de sa peinture rappellent le surréalisme européen ou l’art brut mexicain.



Frida Kahlo adorait mélanger les styles afin de donner forme à ce qu’elle était, à savoir une jeune femme émancipée, engagée politiquement, séduisante et séductrice au-delà des blessures et des infirmités. Elle se voulait à la fois Homme et Femme, dans la construction du féminisme naissant et représentait une image typiquement androgyne de cette époque-là. Désireuse de rompre certaines images féminines classiques, elle considérait ses énormes sourcils noirs et son léger duvert au-dessus de la lèvre supérieure comme autant d’éléments de séduction.



L’une des techniques préférées de Frida Kahlo était de conjurer le sort qui avait à ce point martyriser son corps et toute sa peinture est une énorme cri en ce sens.

« La Colonne Brisée », qui date de 1944, fut créée après l’une des douloureuses opérations au dos qu’elle dut subir et cette peinture est une synthèse de sa souffrance : dans un torse déchiré figure une colonne de style ionique à la place de la colonne vertébrale ; le superbe corps est maintenu dans un corset transpercé de clous et malgré les larmes, le visage reste de marbre comme l’image du Christ dans les icônes.

Une évidence fondamentale dans l’œuvre de l’artiste est le lien avec la peinture d’Henri ROUSSEAU ; il semblerait même que certaines peintres du Douanier aient directement inspiré l’artiste mexicaine.



Frida Kahlo a bien des fois tenter de mettre fin à ses souffrances, aussi subsiste-t-il encore un doute quant à sa mort en 1954 à la suite d’une embolie pulmonaire ; elle prenait effectivement énormément de médicaments destinés à alléger ses douleurs tant physiques que psychiques ; il se pourrait donc qu’une dernière tentative se soit avéré la bonne.



Le communisme de Frida Kahlo était fortement teinté de nationalisme de gauche, totalement dans l’esprit de la Révolution Mexicaine.

Lorsqu’elle mourut, on découvrit dans son atelier un portrait non terminé de Staline, comme s’il lui avait fallu dans ses derniers jours trouver un soutien à ses convictions politiques ; quelques années auparavant, lorsque son corps ne la trahissait pas encore, elle eut une brève aventure avec Troski, cependant l’unique amour de sa vie, et son meilleur ami, fut le formidable peintre Diego Rivera qu’elle épousa deux fois.



Inspiré par un article paru dans la revue néerlandophone KNACK.

Voir aussi le site www.tate.org.uk/modern/



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