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MACCHIAIOLI Story ou une petite histoire des Tachistes italiens

De Courbet à Fattori, 70 oeuvres offrent aux visiteurs du Castello Pasquini à Castiglioncello, un aperçu du lien entre le maître français du réalisme et les « Macchiaioli », peintres d’un mouvement artistique né à Florence vers le milieu du 19ème siècle , caractérisé par la technique picturale de la juxtaposition des touches de couleurs.

Une charrette abandonnée au crépuscule, un jeu d’ombres et de lumières à l’angle d’une terrasse, le démarrage rapide de chevaux au galop, la blancheur d’une lessive étalée au soleil … autant de détails d’un monde dont la beauté réside dans la simplicité de la vérité, fragments d’une réalité pure qui touche à l’euphorie poétique et créative des Macchiaioli qui, dans la torpeur du soir au Caffe Michaelangelo et dans la solitude bucolique de la campagne toscane, changèrent en quelques années, de 1848 à 1880, la manière de percevoir l’image et de la peindre, réalisant d’extraordinaires effets destinés à rendre une atmosphère à travers des touches de couleurs mêlées d’ombres et de lumière. Une révolution picturale – celle du – qui selon certains critiques auraient influencé la recherche picturale dans le mouvement impressionniste français.



Toutefois le mouvement est plutôt inspiré par le réalisme de la nature exprimé par l’Ecole de Barbizon et Camille Corot, mais surtout par celui que l’on considère comme le maître du mouvement, Gustave Courbet.



L’exposition offre une superbe série d’œuvres réalisées par les maîtres d’au-delà des Alpes et appartenant à la collection privée du prince Demidoff ; ces artistes visitaient régulièrement la villa éponyme à Florence, afin de se documenter sur l’adhésion esthétique, sociale, morale et politique selon les principes du réalisme connu et étudié au travers des écrits de Proudhon.



Ils ont pour nom Fattori, Lega, Signorini, etc. Les nouvelles techniques photographiques contribuèrent également à attirer la curiosité de ces jeunes artistes, notamment lorsqu’en 1854 s’ouvrit le célèbre laboratoire de Leopoldo Alinari. Ce sera cependant le tableau « Le Pavillon du Réalisme » de Gustave Courbet qui fut la réelle révélation pour eux.



C’est ce lien sinueux entre Courbet et le groupe des Macchiaioli que l’exposition « Da Courbet a Fattori – il principe del vero » met en scène et peut être visitée jusqu’à fin novembre à Castiglioncello, promue par le Centro per l’Arte Diego Martelli avec la collaboration de la Gallerie d’arte moderna du Palazzo Pitti.



Cette fascinante histoire est relatée en 70 œuvres illustrant la dimension contemporaine figure dans les toiles des Macchiaioli, comme la réalité s’adapte à leur imagination. L’amour de la nature, le concept de « sincérité » se mélangent au principe que l’art doit s’immerger dans le monde dont il est contemporain afin d’exprimer les sentiments réels de son époque, une leçon qui eut des conséquences importantes.



Techniquement, le mode de peindre des Macchiaioli fut une révolution, un moyen de recueillir l’image du réel dans sa dimension immédiate abolissant la pratique du dessin en faveur de l’effet ; désormais plus de clair-obscur, les artistes déposaient leurs touches de couleur côte à côte, construisant effets d’ombres et de lumières sans faire usage du noir ; le procédé apportait des effets de grande luminosité et rendait une atmosphère extraordinaire qui passait également par la simplification, résultant en quelques lignes essentielles de la scène peinte ; le procédé s’utilisait également par des coups de pinceaux désinvoltes, brefs, rapides et impulsifs, enregistrant sur la toile la beauté des images. Au mépris évident de la tradition académique.

Vérité, sentiment, caractère, tels étaient les principes esthétiques du mouvement.



Adapté de l’article de Laura Larcan sur le site La Repubblica.Arte.it

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