Il était une fois une région de charbonnages florissants : le Hainaut belge, où désormais les terrils sont devenus des petites montages boisées où l’on peut se promener parfois. Dès le 19ème siècle, la terre de Charleroi devient une terre d’industries ; les mines ont fermé parce que le charbon est épuisé.
Mais il y a un lieu particulièrement blessé par l’Histoire, c’est le BOIS DU CAZIER à Marcinelle. Il voit le jour en 1822 grâce à Guillaume Ier, roi des Pays-Bas qui accordera à une Dame douairière Demanet le droit à l’exploitation.
En 1955, la production du BOIS DU CAZIER s’élève à plus de 170.000 tonnes pour un effectif de 779 mineurs.
Le 8 août 1956, une tragédie sans précédent va frapper les mineurs et leurs familles ; c’est l’industrialisation croissante, la course aux profits qui sont en cause. Marcinelle c’est aussi l’histoire d’une immigration effrénée, les travailleurs des charbonnages ayant été pour la plupart recrutés au sein de la communauté italienne charmée par les sirènes belges leur promettant un avenir meilleur dans les charbonnages. Pourtant cette journée s’annonçait comme les autres, le matin 275 hommes descendent dans les profondeurs du sous-sol pour aller accomplir leur travail.
A 8h10, un coup de grisou provoquera un incendie qui gagnera toute la mine et tuera 262 mineurs, issus de 12 nationalités différentes. Les plus âgés de la région se souviennent encore des fumées noires qui s’élevèrent au-dessus du charbonnage et que l’on pouvait apercevoir de très loin, ainsi que des femmes éplorées accrochées aux grillages dans l’attente d’un mot d’espoir.
Une photographe italienne, Marina Cavazza, s’est promenée dans les chemins des mineurs ; avec son Leica elle a partagé l’intimité des familles d’anciens mineurs et de victimes de la tragédie. Elle a produit des documents très émouvants afin que la mémoire perdure, que l’on n’oublie jamais.
Une émission est prévue sur la chaîne belge RTBF, suivie d’un débat.
Le documentaire s’intitule « LE BOIS DU CAZIER, une catastrophe annoncée », car selon des témoignages la catastrophe était prévisible. Les divers lieux du BOIS DU CAZIER sont devenus un lieu de mémoire ; un débat cependant reste ouvert sur le fait d’avoir transformé ces lieux de douleur et de peine en un site touristique.
Sources de l’article :
Le bois du Cazier