Bruxelles autorise l'utilisation des copeaux de bois dans le vieillissement des vins de pays.
LES AGRICULTEURS applaudissent rarement une décision de Bruxelles. Ce fut pourtant le cas cette semaine sur un dossier très sensible : l'utilisation de copeaux de bois dans le vieillissement des vins. Cette technique souvent utilisée par les vins dits du Nouveau Monde (Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud, Chili...) était jusque-là interdite sur le sol français, où l'on jugeait indigne d'ajouter des copeaux de bois dans les cuves pour donner au vin le goût boisé qui séduit tant les consommateurs américains. Il ne pouvait donc résulter que d'un long vieillissement en barrique de chêne.
Mardi dernier, le Comité de gestion des vins à Bruxelles a donné son accord à un projet de règlement de la Commission européenne autorisant l'utilisation des copeaux dans toute l'Union. Alors que les vendanges sont en train de se terminer, l'accueil a été enthousiaste dans les vignes. « Cette mesure va permettre à la viticulture française de proposer des vins correspondant aux goûts internationaux pour le même prix de revient que les concurrents étrangers », se félicite-t-on à Bordeaux. La technique des copeaux coûte dix à vingt fois moins cher que le vieillissement en fûts, pour un résultat identique. « L'utilisation des copeaux n'est autorisée que pour les vins de pays et se fera de façon expérimentale pour les vins en appellation d'origine contrôlée (AOC) », souligne le porte-parole de l'appellation bordeaux et bordeaux supérieur.
Lutter à armes égalesCette mesure devrait ainsi booster les tout nouveaux vins de pays créés ces derniers mois pour lutter à armes égales sur les marchés internationaux. C'est le cas du Syndicat des vins de pays de l'Atlantique créé en juillet dernier et qui couvre le grand sud-ouest de la France.
S&S >> lefigaro.fr