Le rapport du 2ème groupe de travail (Giec) composé par des experts internationaux de tout pays a été rendu public. Traitant des conséquences à l’adaptation et à la vulnérabilité au réchauffement climatique, il dresse le tableau de ce que pourrait être la Terre d’ici quelques années. Tous les continents auront droit à leur lot de misère, personne n’est à l’abri. Tour d’horizon des conséquences du réchauffement climatique sur les différents continents.
Le premier rapport, publié le 2 février dernier, regroupe les données scientifiques traitant du réchauffement climatique et évalue la hausse des températures. Selon ce dernier, l’augmentation de la température mondiale pourrait aller de 1,8 °C à 4 °C en 2100. L’écart entre les deux températures est dû à la prise en compte de divers scénarios de limitation des émissions de gaz à effet de serre. Le cas catastrophe étudié provoquerait une augmentation de + 6,4 °C. Dans le second volet, les experts du groupe 2 annoncent qu’au-delà de 2 à 3°C de hausse, le réchauffement n’aura que des effets négatifs. Rien de bien encourageant puisque selon le premier rapport, une augmentation de seulement 2 °C n’est possible que dans le cas d’un scénario optimiste prévoyant une diminution immédiate et importante des émissions de gaz à effet de serre.
En Afrique
Ce continent où vivent les populations les plus pauvres du globe serait l’un des premiers touchés avec l’Asie. Dramatique là où les problèmes d’alimentation sont récurrents, d’ici 2020, les récoltes dans certains pays diminueraient de 50 % et en 2100 elles n’équivaudraient plus qu’à 10 % des récoltes actuelles. Les problèmes sanitaires prendraient de l’ampleur. Ainsi, le paludisme verrait son « rayon d’action » s’étendre à 80 millions de personnes supplémentaires d’ici 80 ans. A moyen terme, la typographie Africaine serait bouleversé : l’avancée du désert se ferait sur un tiers du Sahel et 15 % des terres du delta du Nil (moyenne d’habitant au km² : 1500, maximum : 44 000 hab/km² au Caire) seraient recouvertes par la mer.
L’Asie
La fonte des glaciers himalayens (passage de 500 000 km² à 100 000 km²) provoquera indirectement de grands effondrements de terrains en raison de l’accroissement des fleuves et rivières. L’état sanitaire ira de mal en pis : diarrhées mortelles et choléra prendront de l’ampleur avec la dégradation de la qualité de l’eau. De grandes masses de population habitant le littoral seront contraintes de bouger avec l’érosion du littoral jusqu’à 45 mètres à l’intérieur des terres. Tout comme en Afrique de l’Ouest, les inondations et ouragans deviendront des événements habituels (comparaison osée, en quelque sorte comme la saison des moussons actuellement).
2080. Asie, Afrique. 3,2 milliards d’habitants souffrent de pénurie d’eau et 600 millions de la faim.
Eurasie
L’Europe devrait être inégalement affectée. Les régions du Nord devraient gagner en attractivité au dépend du Sud. En effet, les régions méditerranéennes Françaises, Espagnoles, Italiennes et Grecques souffriront de la chaleur et de la sécheresse : la canicule de 2003 ou les grands feux de forêt deviendront des événements courants. Les européens devront aussi faire avec la raréfaction de l’or bleu qui disparaîtrait à hauteur de 30-40 %. D’ici à 2050, la fonte de 20 % à 35 % du pergélisol (sous-sol gelé en permanence) provoquerait la destruction de nombreuses infrastructures bâties sur ces terres (ponts, routes, maisons, chemins de fers, …).
Amérique
Katrina n’est qu’une annonce de ce qui arrive. Les Etats-Unis vont devoir apprendre à faire face à ce genre d’événements récurrents et toujours plus puissants afin de ne pas revivre la tragédie humaine de 2005. Nos amis outre-Atlantique vont également devoir apprendre à maîtriser leur consommation en eau (600 l/jour/Américain contre 300 l/jour/Européen) car ils vont eux aussi connaître une diminution importante de leur ressource avec le moindre enneigement des massifs montagneux et la baisse du niveau des lacs et des fleuves.
Au Sud, la forêt tropicale reculera au profit de la savane. Comme partout, l’accès à l’eau deviendra un combat quotidien pour plus de 400 millions de personnes.
N’importe où dans le monde …
L’exemple de l’Arctique, où les températures augmentant deux fois plus vite que la moyenne provoquent de nombreuses inquiétudes justifiées pour des espaces comme les ours polaires ou les phoques, ramène au problème de la biodiversité. Les scientifiques estiment que les effets induits par le réchauffement climatique (sécheresse, désertification, …) seront à l’origine d’une baisse de la biodiversité de 20 à 30 %. Cette baisse record en un temps record aura très certainement des effets catastrophiques mais aucun scientifique ne peut en mesurer l’ampleur. Quels dérèglements entraîneront la disparition de certains maillons composant les écosystèmes ?
Réaction des Etats (et des politiques)
Devant un tel tableau, la réaction à avoir semble évidente : l’action. Mais, « le pire dans cette histoire c’est qu’on des esclaves ... » (Mickey 3D). Esclaves de certains politiques dont les décisions font de manière inéluctable notre avenir. En effet, qu’attendre des élus ? Il faut savoir que certains Etats ont lourdement insisté pour la modification de certains éléments du rapport.
Ainsi, la Chine conteste les bases mêmes de ce rapport, c’est-à-dire les 29 000 données scientifiques face auxquelles aucun chercheur de la communauté mondiale ne s’oppose. Elle renie entre autre le passage suivant : « le risque très élevé, basé sur de nombreuses observations et preuves dans tous les pays et la plupart des océans, que de nombreux systèmes naturels soient affectés par les changements climatiques ». Triste.
Les Etats-Unis ont également pesé dans la modification du rapport. La fourchette de « 2 à 3 °C » évoqué en début d’article était à l’origine un chiffre : 2 °C. Tout un paragraphe traitant « de graves dommages économiques et des perturbations substantielles de son système socio-économique et culturel » est également passé à la trappe.
La Russie et l’Arabie Saoudite sont intervenus sur plusieurs points à l’attention des décideurs.
Les premiers signes sont là (l’ONU annonce 50 millions de « réfugiés climatiques » d’ici 2010), mais certains Etats, persistent dans une pseudo-ignorance.
Devant de tels comportements, qu’espérer du prochain G8 devant aborder les problèmes climatiques ?
Le GIEC : https://www.ipcc.ch/languageportal/frenchportal.htm
Photos "Avant - Après" : la planète défigurée : https://www.cafeduweb.com/news.php?extend.6247
La Floride promise à disparaître d'ici quelques années : https://www.cafeduweb.com/news.php?extend.6222