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Paradoxe et magie de la précieuse truffe noire

Hier très commune - on en produisait quelque 1 000 tonnes au XIXe siècle -, la truffe du Périgord est devenue aujourd'hui une rareté. À peine 50 tonnes pendant l'hiver 1996-1997, et 35 tonnes seulement pendant la saison 2000- 2001...


Les conditions météorologiques actuelles n'ont pas arrangé la situation, et les prix ont flambé pour atteindre les 6 000 francs le kilo. Pourtant, depuis 1973, des efforts importants ont été consentis pour créer de nouvelles truffières avec des plants d'arbres dont les racines sont associées au mycélium du diamant noir. Plus de 500 hectares sont ainsi plantés chaque année.


Ces plantations ne sont pas synonymes de succès. La truffe est capricieuse. Sa reproduction et sa génétique ne sont d'ailleurs pas totalement maîtrisées, et ses liens avec la nature des sols qui l'hébergent restent imparfaitement compris.


"Pour récolter des truffes, semez des glands." Dès le début du XIXe siècle, un paysan du Vaucluse, Jospeh Talon, avait tout compris, lui qui, en 1810, s'appuyant sur des observations et des pratiques empiriques, planta des glands et obtint, quelques années plus tard, ses premiers fruits. "Auparavant, rappellent les auteurs d'un remarquable ouvrage collectif publié par l'Institut national de recherche argonomique (INRA), ce bon champignon n'était qu'un produit de cueillette, au même titre que les autres champignons." La récolte provenait alors d'espaces boisés entretenus en clairières.


Comme le champignon se ramassait habituellement sous des chênes, certains n'hésitèrent donc pas à semer des glands à tout va. D'abord en Poitou, avec le sieur Mauléon, puis dans le sud-est de la France, à la faveur de reboisements, avec notamment Joseph Talon, et enfin dans le Sud-Ouest, à la faveur de l'avancée du... chemin de fer. Ces truffières n'étaient cependant que des extensions de truffières naturelles. Il a fallu "attendre près de quarante ans" pour que se constituent les premières truffières "modernes", sous "l'impulsion d'". Suite de l' article en lien




Par Jean-François Augereau et Christiane Galus pour :
Le monde

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