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La Guerre de la Vache

[html] Mais quelle histoire pour une vache !

Il y a les guerres mondiales, les guerres économiques, les guerres de religion, et puis – en Belgique – il y eut la « Guerre de la Vache ». Les dates concernant ce conflit si typiquement belge ne sont guère précises, d’aucuns la situent de 1275 à 1278 ; d’autres de 1272 à 1274. Mais chacun s’entend à dire que le conflit fit près de 15.000 et détruisit plus de cent villages, dévastés, pillés, incendiés, sans parler des champs ravagés. [/html]

[Actualité rédigée par Niki]

Les foires ou « fehtes » comme on disait alors dans le Condroz étaient très populaires, comme dans tous les pays d’ailleurs. Elles étaient luxuriantes et drainaient beaucoup de monde, tels marchands de bestiaux, baladins, mais aussi quelques personnages nettement moins scrupuleux. Adoncques, une fehte se prépara dans le pays d’Andenne où le comte de Namur et de Flandre, Guy de Dampierre, organisa un tournoi.

Un paysan de Jallet y amena une vache, qui avait été volée quatre jours auparavant à Ciney, qui dépendait en ce temps là du Pays de Liège. Le Cinacien, qui s’était rendu à la foire d’Andenne dans l’espoir de retrouver son bestiau, fut tout content de la trouver et s’en alla signaler le voleur au bailli Jean de Halloy. Etant donné que ni Ciney, ni Andenne ne dépendaient de sa juridiction, le bailli usa d’un subterfuge pour arrêter le voleur, lui promettant amnistie s’il ramenait la vache à son propriétaire ; le voleur, qui a cru à ces paroles (mais depuis quand faut il croire un gent d’armes) fit comme on lui dit, ensuite le bailli violant sa parole le fit arrêter par ses hommes et pendre haut et court !

Inutile de dire que cela déplut particulièrement au seigneur de Jallet, d’autant plus que Jean de Goesnes briguait le poste de bailli du Condroz à la place de Jean de Halloy. Le seigneur de Goesnes organisa donc une expédition punitive avec les seigneurs de Celles et Spontin, et ils détruisirent le château de Halloy, qui bien évidemment riposta aussi sec en allant incendier les terres de Goesnes. Celui-ci alla pleurer dans le giron de Guy de Dampierre, comte de Namur et Flandres, qui engagea dans le conflit le Luxembourg, puisqu’il avait épousé Isabelle de Luxembourg. Dampierre fit également appel à sa mère, Marguerite de Flandre.

Liégeois, Namurois, Brabançons et Luxembourgeois s’engagèrent dans cette bataille, qui tourna rapidement en guerre, les uns soutenant le prince-évêque de Liège, soit le Comte de Namur. Namurois et Luxembourgeois firent donc le siège de Ciney, où les défenseurs de la cité furent brûlés vifs dans l’église.Les Hutois et les Liégeois, compatriotes des Condruziens, entrèrent alors dans le conflit. Les uns assiégèrent le château de Beaufort, les Liégeois blpquèrent Fallais. Le seigneur de Fallais se rendant compte du péril fit hommage de sa seigneurie au duc de Brabant, tandis que les seigneurs de Jallet et Beaufort se placèrent sous la suzeraineté de Dampierre.

Toutes ces factions se liguèrent donc pour aller ravager l’évêché de Liège, mais les milices liégeoises et hutoises mettaient pendant ce temps le comté de Namur à feu et à sang. Mais devant la coalition formée pour soutenir Guy de Dampierre, les liégeois levèrent le siège de Fallais et Dampierre en profita pour dévaster le pays de Warnant qui fut livré au pillage et aux flammes. Les Liégeois, furieux du massacre des habitants, brûlés vifs dans l’église qui est en principe l’ultime refuge des attaqués, saccagèrent tout un canton, soit plus de trente villages, à Randache. Et les Dinantins, vassaux du prince-évêque pillèrent toute la contrée au sud de Namur.

Si cette guerre se fût poursuivie, c’est la Belgique entière qui aurait été ravagée et ruinée. Heureusement, on finit par réfléchir à l’idée d’un arbitrage afin que le conflit puisse prendre fin. C’est l’intervention du roi de France Philippe le Hardi qui fit que les choses rentrèrent dans l’ordre comme avant la fameuse « fehte ». 15.000 hommes avaient péri, plus de cent villages étaient dévastés … Quelle foire pour une vache !

Cette guerre commencée par un ridicule prétexte est probablement l’une des plus caractéristiques des querelles de droit féodal qui provoquaient à l’époque de sanglantes luttes entre les populations soumises à des suzerains différents de par leur situation. D’ailleurs, à la même époque, la Hesbaye fut décimée par la Guerre des Awans et ces Waroux, mais cela, comme le dit mon ami Rudyard Kipling, est une autre histoire.

Pour plus de détails, voir les sites : https://www.genedinant.be/site/article.php3?id_article=15 ainsi que https://www.genedinant.be/site/article.php3?id_article=12 et https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_la_vache

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