Les baleines franches de l’Atlantique Nord sont au seuil de l’extinction. Pourtant, une étude vient de montrer qu’il suffirait de sauver deux femelles par an pour préserver l’espèce.
On l’a baptisée franche, «right» en anglais, parce que c’est la « bonne » baleine, la proie idéale...
Elle nage lentement et se laisse aisément attraper. Frappée à mort par les harpons, elle ne coule pas. Et pour parfaire le tableau, sa chair donne de grosses quantités d’huile de belle qualité.
 |
Eubalaena glacialis fut le premier des grands cétacés à être chassé sur une grande échelle. Dès le XIIesiècle, les Basques la poursuivent jusqu’en Islande, puis au Groenland et en Amérique – qu’ils découvrent, dans son sillage, un siècle avant Colomb! Chaque année, à la « saison de l’huile », entre juin et décembre, ils envoient des centaines de bateaux au Labrador et à Terre-Neuve, construisent des fours pour fondre la graisse tout au long des côtes. Si bien qu’au XIXe siècle, alors que les mers deviennent le terrain d’une véritable chasse « moderne », la baleine des Basques, ou de Biscaye, comme on la surnomme, a déjà pratiquement disparu.
Ce déclin, rien n’a pu l’arrêter. Première massacrée, Eubalaena glacialis est aussi la première protégée : dès 1935, avant même la création de la Commission baleinière internationale. La population reprend doucement, semble-t-il, au milieu du siècle, mais depuis les années 90, elle décline à nouveau. Aujourd’hui, elles ne sont plus que 300 à 350 baleines franches à croiser dans l’Atlantique Nord.
Sont-elles arrivées au-delà du seuil d’extinction, là où les naissances ne peuvent plus compenser les décès ? Certains chercheurs pensent que leur population est désormais trop restreinte pour que les femelles aient une chance de trouver un mâle dans l’immensité de l’Océan. Ils calculent déjà qu’Eubalaena glacialis aura disparu dans deux cents ans. Demain..... Suite de l' article en lien.
Par Aline Kiner pour:
Sciences & Avenir