C'est kris pister , professeur à l'université de Californie à Berkeley, qui les a baptisées "poussières intelligentes" (smart dust). Micro- "puces" d'à peine 1 millimètre carré, plus puissantes que les circuits intégrés actuels les plus évolués, dotées de capteurs et de connexions sans fil, elles enflamment les imaginations.
Nés des nanotechnologies – la capacité de forger les matériaux au niveau de l'atome –, ces minuscules composants vont permettre de doter d'intelligence et de parole l'ensemble des objets du monde matériel.
La "poussière intelligente" se veut l'une des prochaines grandes inventions de l'électronique que ses promoteurs rêvent d'inscrire dans la lignée que forment le transistor, le PC, le réseau Internet et le téléphone mobile. Les ingénieurs sont intarissables sur les applications éventuelles : du plus évident, comme remplacer les codes-barres pour gérer en temps réel le prix et la place des objets dans les magasins et les stocks, au plus lointain, comme de constituer une sorte de World Wide Web (Internet) non plus pour les hommes mais pour les choses.
La "nouvelle économie" se reprend à rêver. Pendant deux ans et demi, elle a subi l'opprobre, accusée d'avoir perdu le sens des réalités terrestres et boursières. Ses excès ont ruiné ses amis et armé ses ennemis : folie de croire que les high-tech révolutionnaient le monde et l'économie ! Engouement infantile ! L'éclatement de la bulle a ravagé le secteur. Le Nasdaq, l'indice spécialisé à Wall Street, est tombé de plus de 5 000 points à 1 100. Du jamais vu. San José, la capitale de la Silicon Valley, a, en proportion, perdu plus d'emplois que Detroit pendant la Grande Crise des années 1930.
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