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Les invasions barbares

Les "Les invasions barbares" ouvrent dans des cinémas anglophones du Canada et des E. U. Après avoir connu un grand succès au Québec et en France, le film "Les invasions barbares" de Denys Arcand sera projeté à compter de vendredi dans des cinémas de langue anglaise en Amérique du Nord, incluant Toronto, Vancouver, New York et Los Angeles.

Presse Canadienne - Le 19 novembre 2003 - 19:12



Si l'histoire de ce groupe d'intellectuels québécois vieillissant et désillusionnés, se remémorant le bon vieux temps de tous les mots finissant en isme, comme féminisme, socialisme, voire même séparatisme, ne touche pas de près à la politique, on ne peut pas dire qu'elle soit quand même complètement évacuée. Les cinéphiles anglophones pourront constater que l'Amérique anglophone qui entoure la Belle province, est passablement marginalisée. Mais le film est un commentaire social, affirme Denys Arcand, pas politique. Même la question de la souveraineté québécoise semble apparaître dans le rétroviseur de ce groupe d'amis.



"La vague d'intérêt pour la souveraineté qui est venue avec le Parti québécois est en train de mourir, estime le cinéaste. Mais le nationalisme, c'est autre chose". "Le nationalisme ne disparaîtra jamais avec une minorité de gens confinés dans une province. Alors ça vient ou ça s'en va, ajoute-t-il. C'est trop facile de faire comme Jean Chrétien et dire: voilà, c'est fini. J'ai réglé le problème, Ca ne reviendra plus jamais. Peut-être bien pour 40 ans, mais après? Le nationalisme sera toujours présent."



Mais en ce qui le concerne, Arcand se dit lassé de la politique et préfère parler d'autres choses. Même le Canada est ennuyeux, ajoute-t-il. "Pouvez-vous me donner un autre exemple dans le monde d'un pays où il n'y a pas eu de guerre depuis 100 ans? Et je ne parle pas des Plaines d'Abraham. Les Britanniques ont affronté les Français et les Canadiens n'étaient même pas impliqués, et puis ça a duré à peine quatre heures."



Mais ennuyeux ne veut pas dire mauvais, s'empresse-t-il d'ajouter, quoi que, pour un cinéaste, ça devient difficile de trouver un sujet de film. Une chose l'inquiète cependant avec la sortie de son film dans les cinémas anglophones. C'est la question de l'engorgement des hôpitaux. Au moment du tournage, il n'avait pas pensé que l'évocation du sujet dans son film deviendrait une patate politiquement chaude. Il craint maintenant que les conservateurs américains se servent de cet exemple dans leur opposition à un système de santé public.



Il s'inquiète un peu aussi de la réaction aux Etats-Unis, particulièrement à New York, de l'inclusion de l'attaque terroriste contre le World Trade Center, le 11 septembre 2001. Denys Arcand estime cependant que cet événement fait partie de l'histoire et que ça confirme les vues du personnage principal de son film: les barbares sont vraiment aux portes de la culture occidentale.

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