La petite sportive de la jeune marque japonaise, division luxe de Toyota, hérite du moteur 3.0 à six cylindres des GS 300. Les performances progressent de façon spectaculaire sans ébranler la sérénité d'un châssis particulièrement bien conçu au départ.
Depuis une douzaine d'années, Toyota met les bouchées doubles pour s'imposer dans le en haut de gamme au moins à égalité avec les meilleurs représentants du secteur : Mercedes et BMW. C'est l'objectif du label Lexus, déjà bien implanté en catégorie prestige avec les LS 400 et 430, et en passe de devenir une référence dans les sportives d'exception - SC 430 - et de luxe, avec les IS 200, et maintenant les IS 300.
Avec six cylindres au lieu de quatre, 214 ch au lieu de 155 ch, un couple de 289 Nm à 3800 tr/min au lieu de 199 Nm à 4600 tr/min, la Lexus IS 300 change radicalement de registre en offrant des performances de haut niveau. En dépit d'une prise de poids de 105 kg par rapport à l'IS 200, l'IS 300 pointe à 230 km/h et passe de 0 à 100 km/h en 8"2, soit des gains de 25 km/h et de trois secondes pleines.
Il faut dire que le moteur à six cylindres éclipse totalement celui à quatre cylindres, en termes de puissance, de disponibilité et de régularité de fonctionnement. Avec un couple plus élevé à un régime inférieur, le six-cylindres délivre sa puissance en continu, en silence, et quasiment sans la moindre vibration. L'IS 300 retrouve là les valeurs déjà traditionnelles de la marque japonaise.
Dans un premier temps, l'IS 300 n'est proposée qu'avec une transmission automatique dont le fonctionnement exemplaire n'incite pas à demander autre chose. Autoadaptative, cette transmission combine douceur, rapidité et à-propos en mode automatique. En mode manuel, les commandes sont placées au volant, avec la montée des rapports derrière le volant et la descente des rapports sur le devant du volant. Seul inconvénient, les commandes tournent en même temps que ledit volant et, sur parcours sinueux en conduite sportive, il faudra un temps d'adaptation pour trouver ses repères et passer le rapport espéré à coup sûr.
La Lexus 300 bénéficie d'un système de freinage renforcé, complété d'un ABS avec répartiteur électronique avant-arrière et d'une aide au freinage d'urgence. La panoplie électronique est complétée par un système de contrôle dynamique de stabilité ESP, que Lexus appelle VSC, et d'un système antipatinage, déconnectable pour les amateurs de sensations.
Hormis la motorisation et quelques évolutions mineures, comme l'adoption de projecteurs à lampes au xénon, une présentation intérieure plus sobre et un nouveau système audio intégré, la carrosserie break restera la grande nouveauté de cette gamme. Conçue comme un coupé break, cette version, baptisée Sport Cross, permet, dans un gabarit légèrement allongé sur le porte-à-faux arrière, de disposer d'un volume de chargement plus important, d'une banquette arrière modulable, et des facilités d'un hayon.
Témoignant du soin apporté à la conception de cette voiture, le hayon arrière est en aluminium, afin de respecter la répartition initiale des masses et de compenser la surcharge occasionnée par l'allongement du véhicule et la présence des renforts de rigidification. Ces derniers sont nécessaires pour conserver un haut niveau de rigidité en se passant de cloison de séparation entre l'habitacle et le coffre.
Avec le même souci d'égalité des prestations entre berline et break, ce dernier reçoit des pneumatiques 225/45 ZR 17 à l'arrière, au lieu de 215/45 ZR 17, de manière à tenir compte, le cas échéant, de la charge transportée. Typique de la marque, ce raffinement se retrouve dans tous les détails et recoins de cette voiture, à l'instar des vitres arrière, qui s'escamotent complètement dans la porte, ce qui est loin d'être la règle depuis quelque temps.
Seules fausses notes : il manque des vérins d'assistance à l'ouverture du lourd capot moteur, et la planche de bord manque de rangements. Quant à l'habitabilité, elle reste moyenne, même en version Sport Cross. Les places arrière se révèlent un peu justes pour trois personnes, surtout pour leurs jambes.
En passant du quatre- au six-cylindres, la petite Lexus révèle une motorisation à la mesure de son châssis, et des prestations dignes des meilleurs modèles concurrents de marques ayant une longue expérience dans le domaine des sportives.
A ses qualités dynamiques, la Lexus IS 300 ajoute un style original, la séduction de la formule coupé break Sport Cross et, tous comptes faits, un prix raisonnable.
Par Michel MEILLERAY
Source : L'ArgusAuto.com