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Sois belle & bats -toi !

Euro foot, Tour de France, Jeux Olympiques… L’actualité sportive n’est pas en reste. Mais où sont les femmes ? Après des décennies de lutte, la pratique féminine du sport est désormais reconnue. Le sport reste un univers sexiste. Le foot pour les garçons, la gym pour les filles : nature ou culture ?

L’essentiel, c’est de participer. » La phrase de Pierre de Coubertin est passée à la postérité, conférant au père des Jeux Olympiques modernes un vernis d’humanisme. La mémoire est sélective car le grand homme ajoutait qu’une « Olympiade de femelles est impensable, impraticable, inesthétique et incorrecte. Le véritable héros olympique, c’est l’adulte mâle ».



L’histoire devait lui donner tort : un siècle plus tard, les femmes représentent 40 % des athlètes en compétition. Selon le ministère des Sports, 48 % des femmes pratiquent un sport, contre 9 % en 1968. Ce chemin parcouru vers la reconnaissance du sport au féminin ne doit pas cacher une réalité plus complexe. Comme en politique, la parité n’est qu’une perspective. Le principal obstacle à l’égalité devant l’exercice physique reste l’assignation de genre.

Encore Coubertin, en plus visionnaire : « Le rôle des femmes devrait être avant tout, comme dans les concours antiques, de couronner les vainqueurs. » L’arrivée d’un grand prix de formule 1 ou d’une course cycliste lui donne une incroyable actualité. Cette vision des femmes court vêtues récompensant les valeureux mâles n’a guère vieilli. Chacun son rôle ! Le critique et journaliste sportif Lucien Dubech dans « Où va le sport » (Revue française, Paris, 1930) s’inquiète de ce nouvel appétit des femmes pour la chose physique : « Seuls leur conviennent les exercices où la souplesse l’emporte sur la force. Mais courir, sauter, jouer au ballon, pourquoi pas lutter et boxer ? (…) qu’elle sache nager, qu’elle sache conduire au besoin l’automobile, et qu’elle pratique un joli jeu comme le tennis, qui manifestera qu’elle est gracieuse, qu’elle se porte bien et qu’elle n’est pas empruntée. » Ainsi les femmes doivent-elles se cantonner à être adroites, gracieuses et bonnes reproductrices. Dépassé ? L’assignation des femmes à une pratique sportive perçue comme féminine est encore très actuelle. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : la gymnastique et la danse sont pratiquées à 80 % par des femmes. L’équitation et la marche à 60 %. Toutes les autres activités sont pratiquées majoritairement par des hommes (de 70 à 95 %) à l’exception de la natation et du volley-ball, pratiqués à égalité par les deux sexes.





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