Pour qui se rendra à Bâle (Suisse), il aura le privilège de découvrir, jusqu’au 12 septembre, à la Fondation Beyeler, une exposition dédiée aux œuvres surréalistes de PICASSO, œuvres s’étendant sur une dizaine d’années (de 1924 à 1939), période pendant laquelle l’artiste espagnol entretint des relations avec le mouvement surréaliste fondé par André Breton.
Bien que fortement attiré par le mouvement, Picasso conserva toute son indépendance créatrice en artiste farouchement individualiste qu’il était. Picasso se refusait à peindre la nature avec les yeux, mais plutôt y apporter sa propre vision à savoir « une ressemblance plus profonde, qui est plus réelle que la réalité et touche ainsi au surréel » (selon ses propres paroles). Il en suivit une création d’œuvres très personnelles et diverses allant d’acrobates dansant, rêveurs, étreintes sur une plage, représentations oniriques de ses épouses.
L’exposition présente aussi des travaux pré-surréalistes, s’inscrivant dans le courant du cubisme car sans cubisme, point de surréalisme ; le visiteur pourra ainsi retracer la courbe qui part du cubisme surréaliste du peintre vers son « surréalisme cubiste ».
Picasso a repensé le monde comme un assemblage de formes ; ce sont ses décors et costumes pour le ballet « Parade » en 1917 qui incitèrent le poète Apollinaire à forger le concept du surréalisme. En outre, à partir de 1924, Picasso développe encore sa méthode cubiste dans ses œuvres.
Comme tous les grands artistes, Picasso a été fasciné par le monde du cirque et ses artistes (pensons un instant au merveilleux Marc CHAGALL). Ces motifs apparaissent donc aussi dans la période surréaliste, même si les formes sont modifiées.
Dans ses dessins de l’époque surréaliste, le peintre souhaite montrer comme on procède dans la création artistique, le concept d’assemblage y trouve un tout nouveau langage pictural.
Figures et Formes de conception « sculpturale » abondent dans les nombreux tableaux et dessins de la période surréaliste de Picasso ; à côté d’elles, on trouve aussi de grandes œuvres plastiques surréalistes.
Tenter d’analyser l’œuvre du peintre en fonction de sa vie privée est une gageure impossible à tenir, cependant la composante biographique occupe une place importante dans la période surréaliste : le mariage avec Olga, la liaison avec Marie-Thérèse Walter, la séparation d’Olga, la naissance de l’enfant de Marie-Thérèse et finalement le début de la liaison avec Dora Maar, photographe surréaliste, tous ces éléments ont laissé leur empreinte dans l’œuvre de l’artiste.
L’exposition de Bâle est organisée en collaboration avec Madame A. Baldassari, conservatrice au Musée Picasso.
Plus de détails concernant l’exposition et les œuvres surréalistes de Picasso sur le site Fondation Beleyer