Pour tous les fans de Bernard Werber, voici un successeur potentiel,
débutant et méconnu mais très très prometteur. A mon humble avis en tous
cas...
Mêlant habilement des passages journalistiques et d’autres plus tumultueux,
jonglant avec les recettes d’un bon roman d’espionnage à la Ken Follett,
Philippe Baillet nous entraîne dans un thriller scientifique passionnant et
amusant, dans un futur qui semble à la fois très lointain et en même temps
très palpable.
Peut-être l’aurez-vous deviné, il s’agit d’intelligence artificielle, de
robots, de vie artificielle, de conscience artificielle.
Ce qui est particulièrement intéressant dans ce roman, c’est qu’en dépit de
son thème, il est à mon avis impossible de le classer franchement dans la
catégorie science-fiction. Et d’ailleurs, l’auteur semble tenir à cette
distinction. Il n’y a qu’à voir la couverture du roman, un petit-déjeuner
appétissant avec vue sur l’Alhambra, sous un ciel bleu azur : rien de très
technologique. Il s’agit avant tout de CURIOSITE !
Ainsi, ce roman n’est pas dédié uniquement aux passionnés d’intelligence
artificielle, mais à un public très large. A l’heure où l’on parle de plus
en plus de robots, ce livre se positionnera sans doute à l’avenir comme un
incontournable pour tous les « curieux ».
Outre de passer un très bon moment, Le Congrès de Grenade m’a permis
personnellement d’en apprendre beaucoup sur l’intelligence artificielle et
de me poser plein de questions sur les défis qui nous attendent, à mesure
que les robots gagnent en autonomie, en conscience.
Alors bonne lecture et… à bientôt en Andalousie ! Les descriptions de
Grenade donnent vraiment envie (surtout celle du flamenco...).
Pour conclure, j’aimerais laisser un message pour l’auteur, s’il lit cette
critique : vite ! Une suite !
Bon, je ne résiste pas à la tentation de vous recopier le passage sur le
flamenco. J’adore trop l’ambiance.
« Le claquement des castagnettes devenait presque assourdissant. Il cessa
soudain. Une mélodie lui succéda aussitôt. Des jeux de guitares d’abord,
comme improvisés, un chant intense et vibrant ensuite, qui pouvait exprimer
aussi bien la misère du monde que son allégresse tant les rythmes multiples
se succédaient. Et puis, comme sortie de l’ombre, forme imprécise et souple
se transformant petit à petit à travers l’épaisse fumée de la taverne, la
jeune femme s’approcha, somptueuse, sensuelle, harmonie personnifiée des
cultures arabe, juive et gitane. Le regard sévère parfois, tendre rarement
mais pénétrant, toujours, elle s’appliquait à rester provocante dans sa robe
à pois. Bombant le torse, fier, hautain presque, dédaigneux, son cavalier la
rejoignit. Les claquements reprirent. Presque imperceptibles pour commencer,
simples chocs des talons sur les planches, espacés, lents, ils
s’accentuèrent, donnant le rythme aux mains qui s’échauffaient dans
l’assemblée, doigts serrés contre paumes recroquevillées. Cependant que le
tempo allait crescendo, le cavalier fixait son regard sur celui de Pierre,
abandonnant la danseuse. Chaque coup de talon, chaque martèlement semblait
déclencher des éclairs dans les yeux noirs foudroyants. Tandis que les
détonations devenaient des déflagrations, Pierre ne voyait déjà plus du
cavalier que ses bottes. Encore un pas et la redoutable semelle de cuir et
de bois viendrait le frapper, l’écraser, l’aplatir… »
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Envoyé par Victor par mail