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Les Mâtines Brugeoises

Cet événement historique a été nommé ainsi par analogie aux célèbres « Vêpres Siciliennes ».

Dans les deux cas il s’agit du massacre d’envahisseurs français par les habitants envahis.



En mai 1282, Les Siciliens, fatigués par l’envahissement de leurs terres par les armées françaises menées par Charles d’Anjou, se révoltèrent et massacrèrent la garnison française à l’œuvre des vêpres.

Les Français furent pourchassés à travers toute la Sicile pendant plusieurs mois et plus de 8000 Français trouveront la mort.

La Sicile passera des mains de Charles d’Anjou à celleS de pierre d’Aragon.



20 ans plus tard ce sera au tour des brugeois de se révolter contre les troupes du roi de France, Philippe IV le Bel (oui oui, celui des « Rois Maudits » !), qui occupaient leur ville, provoquant famine et désolation.



Les mâtines sont ces heures entre minuit et le lever du jour ; ce sont ces heures là que choisirent les partisans des « Klauwaerts » (parti de la griffe) pour assassiner les « Leliaerts » (bourgeois de la ville, partisans du roi de France).



Les hommes étaient menés par un tisserand du nom de Pieter de Coninck qui avait appelé le peuple de Bruges, en Flandre, à la révolte. Bruges à cette époque avait l’exclusivité de l’importation de la laine des moutons d’Angleterre ; ce commerce était l’apanage des « bourgeois » représentés par des échevins, mais lorsque la confrérie des tisserands décida de traiter directement avec les clients, la rivalité s’installa et les bourgeois firent appel à leur suzerain, le roi de France afin de faire respecter leurs privilèges et leur monopole ; ces bourgeois, importateurs des laines anglaises, dominaient les classes laborieuses.



Par ailleurs, les taxes élevées imposées par le roi de France afin gêner l’Angleterre étaient bien trop élevées aux yeux des tisserands, foulons et commerçants.



Les bourgeois de Bruges avaient accueillis le roi de France et sa cour en grande pompe dans la ville, aux frais de la population déjà fort amoindrie par la famine ; de plus, Philippe IV le Bel se réjouit de l’annexion de la Flandre à la France, après avoir emprisonné le comte de Flandre, Gui de Dampierre qu’il avait cependant invité à Paris sous un prétexte fallacieux, le remplaçant par Guy de Châtillon, gouverneur tout à la dévotion du souverain français.



Les libertés de Bruges furent également supprimées, ce qui fit que les harangues à la révolte de Pieter de Coninck furent écoutées avec intérêt par la population.



La garnison française était logée chez l’habitant, ce qui facilita la tâche des insurgés ; le mot de passe était « Schild of Vriend ? » (bouclier ou ami ?). Pour qui n’est pas natif de Flandres, ces deux mots étaient particulièrement difficiles à prononcer et les français étaient dès lors rapidement découverts et occis ; plus d’un millier d’hommes furet ainsi assassinés au pied de leur lit. Toutefois le gouverneur Jacques de Saint-Pol parvint à fuir avec une poignée de « Leliaerts ».



Les Brugeois n’en restèrent pas là. Peu après les « Mâtines brugeoises » ils s’opposèrent aux chevaliers français sous la conduite de Robert II d’Artois qui y perdit la vie, à la célèbre Bataille de Courtrai , aussi connue sous le nom de Bataille des Eperons d’Or, parce que lorsque tout fut terminé, les Flamands ramassèrent 500 éperons dans la boue du champ de bataille de Groeningen et les portèrent en l’église Notre-Dame de Courtrai.



Philippe le Bel n’allait évidemment pas accepter cet affront et prit sa revanche sur les Brugeois, livrant lui même bataille à Mons en Pévèle ; après la victoire, les Français s’empressèrent de récupérer leurs éperons et allèrent les offrir à l’église de Dijon !



Quant aux valeureux Brugeois, en guise de punition, un dixième d’entre eux étaient supposés aller en pèlerinage, mais une amende de 300.000 livres remplaça cette punition.



Le 11 juillet, jour de la Bataille des Eperons d’Or, est devenu la date officielle de la fête de la communauté flamande de Belgique, mais Il est malheureux que la Bataille des Eperons d’or ait fait l’objet d’une récupération par les partis extrémistes flamands.



Plus d'infos sur les sites www.herodote.net, www.wikipedia et l'internaute-histoire

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