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La Souffleuse du Parc quitte son trou

Nicole LEBRUN, après 38 ans de bons et loyaux services en tant que « souffleuse » au Théâtre du Parc à Bruxelles, va bientôt prendre une retraite bien méritée et se livrer à l’une de ses passions, la peinture.

Nicole n’a pas de formation théâtrale, elle n’a pas été au Conservatoire mais a fait les Beaux-Arts et était employée dans une agence de publicité où elle s’occupait de mise en page. Elle n’explique pas comment elle est venue à changer de métier et devenir souffleuse – un métier qui hélas a disparu – mais rappelle que c’est le comédien André Daufel qui lui mit le pied à l’étrier et lui a appris le métier.



Ensuite c’est le célèbre Jean Nergal, un monstre du théâtre belge, comédien et metteur en scène de génie qui pris la direction du Théâtre du Parc, faisant supprimer le trou du souffleur et la rampe. Dans la production « Barrabas » elle le suivait donc de rocher en rocher bien que le comédien n’ait eu nul besoin qu’on lui souffle son texte ; comme bien des comédiens il était probablement quelque peu superstitieux et la présence de Madame Lebrun le rassurait.



Selon Nicole Lebrun, le métier de souffleuse requiert, outre une attention constante, une certaine psychologie pour comprendre les exigences et besoins de tous les comédiens et du metteur en scène également ; il faut rapidement saisir la méthode de fonctionner de chaque comédien, certains d’entre eux ayant une mémoire auditive, d’autres une mémoire visuelle, ou d’autres encore une mémoire mixte.



Il faut aussi au souffleur une appréciation rapide des différentes manières de réagir lorsqu’un problème de texte se présente. C’est là que le nombre d’années d’expérience de Nicole lui permet de percevoir la façon de fonctionner de chacun ; elle arrive au moment où les comédiens commencent à lâcher la brochure, lorsqu’ils sont bien en place dans le rôle ; elle perçoit aussi – parfois avant le metteur en scène – si le comédien sait comment et où il va mener son personnage.



Madame Lebrun a connu la plupart des grands noms du théâtre belge, à commencer par le formidable Jacques Lippe, un grand bonhomme de théâtre, qui improvisait avec panache lors de comédies modernes, mais qui jamais n’eut le moindre problème de mémoire ; Jacques Lippe percevait ce qui « faisait marcher » le public et plaçait ses effets.



A part ce « caractère » , Nicole a aussi travaillé avec Roger Dutoit, Raymond Gerôme, Roger van Hool et, plus près de nous, Alain Leempoel. Sans oublier évidemment la grande Jacqueline Bir avec qui elle travailla de nombreuses années. Nicole a assisté aux débuts de la charmante comédienne Natacha Amal et à ceux de Philippe Volter qui à 17 ans avait déjà tout le talent qu’on lui a connu, qui connaissait son boulot à la perfection et qui commença par tenir les « hallebardes » et faire de la figuration.



Au gré des pièces, Nicole retrouve des comédiens et comédiennes qu’elle apprécie, comme Colette Emmanuelle, Isabelle Roelandt et beaucoup d’autres.



Résumé d’un petit article dans le programme du Théâtre Royal du Parc, qui me permet, par le biais de ce site, de célébrer et rendre hommage à ces personnages de l’ombre que sont les souffleurs et les souffleuses, ainsi que tous ceux qui travaillent dans le monde du théâtre et que l’on ne voit pas, mais qui sont indispensables.

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