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FEVER, un conte de Noël de Sébastien Ministru

La veille de Noël un grand éclair envahit Feverland, une planète inconnue dans une galaxie loin loin d’ici, et lorsque toute fumée est dissipée, le jeune Michael se relève tout étonné d’être là alors que son vœu de Noël était de piloter le tout nouvel Airbus.

Il est accueilli par « Maman », présidente omnisciente et omniprésente de ce qu’elle appelle elle-même « Travelote-city », accompagnée de Gina, son bras droit à la coiffure dantesque.



Ce nouveau Candide va rapidement conquérir le cœur de ces dames pour qui un jeune homme est une denrée bien rare et appétissante. Pourra-t-il retrouver sa dinde de Noël comme il l’espère, ou restera-t-il parmi ces personnes au grand cœur - mais à la langue acérée – qui l’ont accueilli aussi affectueusement ? Une surprise de taille l’attend lui et tout le public à la fin de la pièce. Mais chut ! il faut le voir pour le croire …



J’ai toujours eu une certaine appréhension concernant les spectacles de travestis, craignant un éventuel mauvais goût, mais là j’en redemande ! Les numéros musicaux sont formidablement orchestrés ; pas un seul faux pas dans les pastiches des chanteuses d’Abba, Madonna, Dalida sans oublier une Céline Dion bien meilleure que la vraie. Ces numéros musicaux surgissent entre des dialogues percutants à souhait de Sébastien Ministru, rédacteur adjoint de l’hebdo TéléMoustique et auteur de diverses pièces, parmi les plus sensibles et drôles du théâtre bruxellois actuel ; l’efficace mise en scène de Nathalie Uffner est, comme à l’accoutumée, impeccable. Le public a à peine le temps de se remettre entre deux crises de fou-rires.



Pourtant « Fever » n’est pas seulement une pièce kitsch déjantée, remplie de bons mots pour faire rire, quoique je vous jure, cette pièce c’est du délire et encore le mot est faible ; entre plumes, paillettes et lumières vives, on y frise sans arrêt la crise d’étouffement de rire. Mais « Feverland » a surtout été pour moi une réflexion sérieuse sur la différence, la mise à l’écart, la solidarité entre exclus, sur la tolérance ; même si on y rit beaucoup, quelques remarques bien placées font comprendre à quel point l’homosexualité est difficile à vivre dans un monde souvent obtus et encore très homophobe quoiqu’une certaine intelligentsia prétende.



Tous les comédiens méritent un prix d’excellence pour la bonne humeur qu’ils suscitent, cependant je marque une forte préférence à Antoine Guillaume, l’interprète de Gina. Il est tout simplement époustouflant de drôlerie.



Dans le rôle de « Maman » on retrouve bien sûr Serge, propriétaire de la boîte de nuit « Chez Maman » qui a été embarqué avec une troupe de huit comédiens sur la scène du théâtre de la Toison d’Or. Ils sont tous épatants !



Le petit Théâtre de la Toison d’Or, situé dans la galerie éponyme à Bruxelles, vient de fêter ses dix ans d’existence. Il a choisi pour vocation de faire rire, de soigner son public par la bonne humeur. Croyez-moi sur parole, c’est une grande réussite, après y avoir passé une soirée, les maxillaires sont bien sûr un peu douloureux mais par contre on fait le plein d’endorphines pour les prochaines semaines. Oubliés les soucis multiples de la vie quotidienne, après chaque spectacle du Théâtre de la Toison d’Or, on est bourré ………………. de bonne humeur ! (qu’alliez-vous encore imaginer ?)



De Laurence Bibot à « Excit » et « la Fête des Mères » de Sébastien Ministru, en passant par Nathalie Uffner, Jean-Luc Fonck (de Sttella), Damien Gillard et ses multiples virtuoses, (et que ceux que j’omets de citer me le pardonnent !), je veux rendre ici hommage à ce petit théâtre qui je l’espère vivra encore pendant de nombreuses fois dix années.



Lire l’ article consacré au spectacle « Fever » sur www.mosquitonet.be et celui de Sarah Colasse sur www.lalibre.be



Voir aussi les sites



Source : www.theatredelatoisondor.be


et : www.chezmaman.be

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