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Théo van RYSSELBERGHE, point par point

A partir du 10 février et jusqu’au 21 mai 2006, le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles rend hommage à l’artiste belge Théo va Rysselberghe avec une très belle rétrospective de 200 tableaux, aquarelles, gravures, dessins affiches et pastels. Ces œuvres sont issues de collections privées, avec quelques nouvelles trouvailles qui n’ont pas encore été reprises au catalogue raisonné paru aux éditions Racine. Les tableaux émanant de collections privées ont été complétées par une cinquantaine d’œuvres prêtées par les musées belges et étrangers. La plupart des toiles sont d’inspiration neo-impressionniste, le nom de van Rysselberghe étant indissociable du pointillisme.

Le commissaire de l’exposition, qui dirige également le Belgian Art Research Institute, centre privé d’archivage de l’art belge, met également l’accent sur les pastels qui datent de la seconde moitié des années 1890, une époque où van Rysselberghe était proche de Toulouse-Lautrec.



Né Théophile van Rysselberghe à Gand le 23 novembre 1862, il reçut une formation artistique aux Académies des Beaux-Arts de Gand, ensuite à Bruxelles où il fut l’élève de Jean-François Portaels, directeur de l’Académie et dont le jeune homme admirait l’œuvre d’inspiration orientaliste.



La première exposition de ses travaux aura lieu au Salon de Bruxelles de 1881 ; l’année suivante le jeune Théo gagne une bourse d’études qu’il utilisera pour voyager en Espagne et au Maroc à l’exemple de son mentor, Portaels. Avec des amis artistes comme Dario de Regoyos et le belge Constantin Meunier, van Rysselberghe y peint des scènes de la vie quotidienne ; ce sont des tableaux clairs aux tons chauds. En 1883 le peintre retourne au Maroc mais la palette a changé et les portraits sont plus sombres, moins vivants. Il exposera les œuvres «méditerranéennes » en 1883 à l’Essor.



1883 est aussi l’année du meeting historique du 28 octobre où fut créé le célèbre collectif avant-gardiste : le Groupe des XX, dans la fondation duquel il jouera un rôle actif. Parmi les membres du Groupe on trouve entre autres l’initiateur Octave Maus, Fernand Khnopff, James Ensor, Felicien Rops.



Le peintre décidera en 1887 d’expérimenter les techniques impressionnistes dans des marines qu’il exécute à la côté belge, de même que au cours d’un troisième voyage au Maroc. En compagnie de son ami, le poète Emile Verhaeren, van Rysselberghe se rend à Paris où il découvre les neo-impressionnistes. Seurat le marquera fortement et l’artiste se tourne alors vers le pointillisme, technique à laquelle il restera fidèle jusqu’en 1910.



Théo van Rysselberghe a peint de nombreux portraits, mais il aimait aussi à représenter les contrées qu’il traversait, réalisant ainsi de nombreux paysages et marines ; l’influence des techniques développées par Signac et Seurat est indéniable, cependant la manière dont il traite ses sujets est différente ; les personnages restent des représentations plastiques et physiques, les paysages restant très réalistes.



Vers le tournant du siècle, à la mort de Georges Seurat, van Rysselberghe renonce peu à peu à la technique stricte du pointillisme pour des touches plus larges. C’est de cette époque que datent deux de ses œuvres les plus connues, à savoir « Le thé au jardin » et la « Lecture d’Emile Verhaeren » où il représente d’importants artistes et scientifiques belges écoutant le poète leur lire ses œuvres dans son cabinet de travail.



Malgré l’amitié qui les liait, Paul Signac critiquera souvent van Rysselberghe d'abandonner la technique pointilliste, pensant qu’il ne songeait qu’au succès commercial ; on pense cependant que le peintre désirait seulement s’exprimer par d’autres techniques, en dehors du pointillisme.



Bien plus qu’un peintre, van Rysselberghe était également sculpteur, graveur, lithographe et graphiste. Ses talents d’illustrateur et graveur sont illustrés par les nombreuses contributions à des livres de Verhaeren mais aussi à des affiches, méconnues du public, qui furent conçues pour la Compagnie des Wagons-Lits représentant la ville d’Ostende.

Vers 1910, van Rysselberghe s’installe à Saint-Clair dans le midi de la France, où il réalisera encore de nombreux portraits, principalement de sa femme et de sa fille Elisabeth, ainsi que des paysages et des nus chatoyants. Il y mourut en 1926.



Lors de la visite au Palais des Beaux-Arts, les jeunes visiteurs ne sont pas oubliés : ils pourront consulter un livre interactif de la série « Happy Museum », mini-monographie ludique venant s’ajouter aux autres manuels dédiés à Brueghel, Panamarenko, Magritte, Khnopff, artistes qui furent exposés par le passé. Les 6-18 auront l’occasion de participer à un parcours-découverte gratuit, pendant une heure et demie, leur permettant d’approcher le pointillisme en dessinant et bricolant.



Cet article a été inspiré par celui paru dans l’hebdo AGENDA du 18/02. D’autres infos sur ce site

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