En préambule, éviter les malentendus.
Ne pas confondre Fooding et « fusion food », cette vague qui consiste à métisser les goûts et juxtaposer les étendards gastronomiques, sushis au foie gras et autres poulets fermiers au coca. Le Fooding n'a rien à voir avec la fusion food, mais s'y intéresse. Comme il suit de près l'explosion de la « finger food », ou l'art de concocter des menus entiers que l'on déguste avec les doigts. Variations autour de la boulette, mini sandwiches déstructurés, bouchées surprises, la « finger food » est un condensé de l’esprit Fooding : c'est ludique, expérimental et surtout transgressif : à bas les couverts, foin des carcans gastronomiques !
Soupçon de snobisme et engagement
Voilà pour les principes fondateurs. Ils sont nombreux car le Fooding n'est pas dogmatique, même s'il a sa bible : « le Guide du Fooding » publié dans la foulée par Alexandre Cammas. L'ouvrage recense tous les restaurants et bars en France qui sont d’humeur Fooding. Les esprits perfides, toujours là, se sont étonnés d'y trouver des bistrots traditionnels. Un malentendu de plus: « Nous n'avons rien contre la blanquette de veau » souligne Alexandre Cammas dans un entretien. « Mais trop de bistrots pratiquent une cuisine approximative et jouent la carte de l'authenticité pour faire gonfler les prix. Notre position est claire : oui au terroir, non au terroir-caisse », conclut-il, lapidaire comme un syndicaliste. Dans le guide du Fooding, les bons bistrots ont ainsi leur place, aux côtés de restaurants de spécialités étrangères, ou de lieux très design. « Le dénominateur commun, c'est une cuisine goûteuse, un état d'esprit, et surtout, la sincérité ».
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