Voilà un sujet qui risque d'être chaud voire brûlant dans les mois qui viennent. En effet, il est prévu que la France se dote d'un portail gouvernemental sur la sécurité informatique. Ce n'est pas trop tard ! Mais est-ce que ce sera suffisant ?
A mon humble avis : non. Et ce pour plusieurs raisons : culturelles, politiques et institutionnelles.
D'abord pour des questions culturelles : toutes celles & ceux qui ont fréquenté les entreprises françaises pourront confirmer, qu'à quelques heureuses exceptions près, elles n'ont pas la culture de la sécurité informatique. Il s'agit pour elles d'un simple moyen supplémentaire, comme le fax ou le téléphone.
Puis, les problèmes de sécurité, ça arrive toujours aux autres ..
Certainement, parce qu'autrement, elles ne seraient plus là pour le dire !
Les chiffres du CLUSIF sont hallucinants et je comprends très bien pourquoi ils ne sont pas médiatisés.
Pour ma part, j'ai du mal à me mettre à la place des entreprises qui ne protègent pas leur patrimoine informationnel.
De plus, il existe de nombreuses raisons politiques qui expliquent le retard français. Personne n'a vraiment mis les moyens ni eu la volonté de les mettre ! Alors qu'en Allemagne, il existe un ministère fédéral qui est chargé de ces questions et qui a mis au point une méthodologie, de notre côté du Rhin c'est encore loin d'être le cas ...
Cette différence est aussi culturelle mais avant politique. Tant que nos dirigeants n'auront pas été formés ou ne serait qu'initiés à ces problématiques, comment peut-on espérer qu'ils les prennent au sérieux ?
Enfin, pour des raisons institutionnelles qui font qu'aujourd'hui, dès qu'on est spécialisé dans ce domaine, il faut demander des autorisations au risque d'être pris pour un criminel. Ainsi, tout possesseur de virus l'est à moins d'en avoir l'autorisation. Donnée par qui ? Comment ? Cela reste très obscur et il ne faut pas s'étonner qu'en France, la sécurité informatique et notamment tout ce qui concerne l'étude des failles reste un champ en jachère ...
N.B. : j'en avais fait mon sujet de thèse en première année avant d'en changer faute de quoi je n'aurai plus eu d'avenir dans le domaine ...