Après la révélation de ses formes au Salon de Genève, en mars, le haut de gamme Renault dévoile ses caractéristiques techniques à Francfort. Reste une inconnue : son prix.
Après avoir émoustillé le public genevois, c'est donc à l'Allemagne que Renault réserve la découverte de ce que sera le prochain haut de gamme à la française. Pour rendre ce rendez-vous encore plus attrayant, le constructeur français lâche du lest et dévoile en détail le pedigree de sa nouvelle bête de concours. Une présentation en terre hostile, la nouvelle venue ayant pour mission de déloger de la tête des ventes de ce segment trois incontournables allemandes : la Mercedes Classe E, la BMW Série 5 et l'Audi A6.
Déloger, le terme est peut-être un peu fort. Conscient de son manque d'image de marque dans ce niveau de gamme, Renault n'a pour prétentions que de remporter 3% de ce marché en Europe dès 2002. Des ambitions raisonnables qui, à terme, aboutiront à la production de 300 000 Vel Satis sur six ans, moins que la Safrane.
Pour ce faire, Renault n'a cependant pas lésiné sur les moyens. La technique embarquée par sa descendance fait paraître la Safrane une berline antédiluvienne. Déjà largement entamée dans la récente Laguna, l'invasion de l'électronique est ici à son apogée. Ainsi, plus de clé de contact, plus de frein à main : la Vel Satis se démarre à la carte, le frein de parking est automatisé. Tout le vocabulaire de l'automobile est à revoir. La conception de l'habitacle également.
Pas plus longue ni plus large qu'une Peugeot 607, la Vel Satis est plus habitable. Largeur aux coudes supérieure de 8 cm à l'avant et 3 cm à l'arrière, hauteur sous pavillon record de 91 cm, la Renault met à l'aise. Plus que jamais, la voiture devient un salon roulant donnant la priorité au bien-être en toutes circonstances. Par exemple, la climatisation est régulée autant que faire se peut grâce à des capteurs d'ensoleillement, de température, de taux d'humidité intérieur et, surtout, de pollution, gérant automatiquement le recyclage de l'air via un filtre à charbon actif.
L'électronique est également en charge de la sécurité. Les airbags deviennent très «intelligents», le régulateur de vitesse adapte également les distances de sécurité.
Mais une telle débauche d'équipement de confort et d'aide à la conduite a un prix. La Vel Satis accuse un poids nettement supérieur à la moyenne, près de 200 kg à motorisation égale par rapport à ses plus proches concurrentes. Elle doit donc s'appuyer sur une gamme de moteurs performants. Une offre qui se caractérise par l'adoption, aussi bien en essence qu'en Diesel, de moteur V6 empruntés. Le V6 3.5i sort tout droit de la banque d'organes Nissan, tandis que le 3.0 dV6 - le Diesel - est une version remaniée du moteur Isuzu présent depuis peu sous le capot de la Saab 9-5.
Avec 245 ch à essence et 180 ch diesels, la Vel Satis atteint un niveau de performances très appréciable. L'agrément de conduite est confié, dans les deux configurations, à une boîte automatique Proactive à cinq rapports.
En bas de gamme, on retrouve deux moteurs inédits dérivés de blocs maison, accouplés à une boîte de vitesses à six rapports. Le 2.2 dCi développe ici 150 ch pour un couple de 320 Nm. Il offre des performances très proches de la version V6 pour une consommation bien moins élevée, mais l'agrément devrait logiquement être moindre. Côté essence, le moteur à quatre cylindres et à seize soupapes de 2 litres est alimenté par un turbo. La puissance développée est de 165 ch, et le couple de 250 Nm reste constant sur une plage de 2000 à 4500 tr/min. Un moteur privilégiant donc les évolutions à bas régime et, de ce fait, la souplesse d'utilisation qui sied à une berline de ce standing.
Reste un point majeur que Renault n'a toujours pas précisé : le prix. Il faudra encore attendre quelque temps pour que la grande Renault affiche ses tarifs. La Vel Satis saura donc encore faire parler d'elle.
Par Fabrice DAL'SECCO
Source : L'argus.com