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Anne PERRY

Anne Perry est le pseudonyme de Juliet Hulme, fille du physicien, mathématicien et astronome, le Dr Henry Hulme. Elle naquit à Blackshead, UK, en 1938 et étant de santé fragile, on lui diagnostiqua une tuberlose ; pour cette raison, elle fut envoyée sous des climats plus chauds, tels les Caraïbes et l’Afrique du Sud ; lorsque son père fut nommé recteur de l’Université de Canterbury en Nouvelle-Zélande, elle rejoignit sa famille et c’est en Nouvelle-Zélande que la vie de la jeune Juliet dérapa.

Elle s’était liée d’amitié avec une jeune fille de son âge, Pauline Parker-Rieper, d’un milieu plus modeste et assez malheureuse au sein de sa famille. Les adolescentes défrayèrent la chronique des années 50 après avoir assassiné la mère de Pauline. Au terme d’un procès retentissant, elles furent condamnées à des peines de prison et une interdiction formelle d’avoir encore le moindre contact.



Après avoir purgé sa peine, Juliet Hulme revint s’installer quelque temps en Angleterre puis partit pour les Etats-Unis ; elle pratiqua divers emplois à cette époque tels vendeuse, employée d’assurances, hôtesse de l’air et stewardess sur une ligne de ferries, même "livreur" de limousine à Beverly Hills. Mais sa réelle vocation, encouragée très tôt par son père, étant l’écriture, elle s’y consacra totalement après son retour au Royaume-Uni. Bien qu’elle écrivit son premier roman vers 17 ans, il lui fallut attendre une vingtaine d’années avant que son premier livre THE CATER STREET HANGMAN soit publié sous son nom de plume d’Anne Perry.



Lorsque auparavant la presse l’interrogeait sur les événements de Nouvelle-Zélande, Anne Perry a toujours nié son implication dans le crime ; elle a même nié être Juliet Hulme. Certains psychiatres ont expliqué cette amnésie comme une façon temporaire par l’esprit humain d’occulter des souvenirs trop pénibles. Lorsque pressée de tous côtés, la mémoire lui revint et Perry décida d’assumer les faits ; elle affirma que le procès, basé sur le journal intime de Pauline Parker, déforma totalement le contenu de celui-ci, agravant les faits ; comme elles ne purent pas témoigner elles-mêmes, le fait de ne pouvoir donner leur propre version leur causa énormément de tort.



Finalement Anne Perry reconnut être Juliet Hulme et ce qu’elle appelle "une abominable erreur de jeunesse, un crime inexcusable", dont elle se repent très sincèrement. Selon ses propres dires (étant membre de la secte mormone), la prix qu’elle a payé et son repentir sincère portent le pardon en soi !



Désormais, Anne Perry, installée dans sa ferme du Northcumberland - se contente d’assassiner les gens dans ses romans. Passionnée d’histoire victorienne, elle créa une première série mettant en scène l’inspecteur Thomas Pitt et son épouse Charlotte, née dans un excellent milieu de la société londonienne ; l’auteur y développe avec détail les codes sociaux et moraux de l’époque, avec une minutie de détails dans les costumes et décors. Elle aime à démontrer dans ses romans, comment une enquête policière peut, sous la pression des interrogatoires, faire ou défaire des amitiés (un reflet de son vécu en Nouvelle-Zélande).



Ces mêmes codes sociaux victoriens se retrouvent dans la série Monk-Latterly ; les personnages évoluent ici dans un contexte plus sombre. Monk est un personnage incapable de se souvenir de ses actes et vit dans l’angoisse perpétuelle que quelqu’un découvre son amnésie et des faits sur lui-même qu’il ne peut se remémorer. Là, il est plutôt évident que Monk est l’alter ego littéraire de son auteur ; pour celle-ci, un être humain est la somme de tous les actes qu’il a posés ou vécus ; sans ces souvenirs, aucune construction d’un être est possible.



En dehors de ces deux séries policières situées dans l’ère victorienne, Anne Perry a rédigé quelques essais, plusieurs recueils de nouvelles et une courte série dans le genre fantastique : Tathea.



Mon ambition - dit Anne Perry - serait que mes ouvragens inspirent et enrichissent les gens, tout comme je fus inspirée et enrichie par les écrivains du passé, tel Lewis Carroll entre autres.



L’affaire Hulme-Parker a fait l’objet de l’excellent film de Peter Jackson : Heavenly Creatures

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