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Fassbinder, le cinéaste qui aimait les femmes

R.W. Fassbinder qu aurait eu 60 ans le 31 mai dernier, a laissé une filmographie de quelques 43 films, qui ne doit pas faire oublier l'oeuvre théâtrale.

L’homme était un créateur hors normes, confondant vie et art en un seul opéra. Son œuvre colossale est inclassable : parfois destinée au public le plus large, parfois destinée aux « happy fews » ; son style avait des résonances soit hollywoodiennes soit était une réflexion acerbe sur notre monde et son intolérance à tous les niveaux, mécontentant à la fois la gauche et la droite.



Son anniversaire donne lieu à divers hommages et rétrospectives, ainsi que documentaires, tant à Berlin qu’à Paris ; ses œuvres sont rééditées en DVD, ce qui donnent l’occasion de revoir la plupart de ses chefs d’œuvre.

Un coffret réunit notamment la « Trilogie allemande » (de 1978 à 1982), à savoir « Le Mariage de Maria Braun », « Lola, une femme allemande » et « Le Secret de Veronika Voss ». Films d’apparence conventionnelle pour aborder le public le plus large. Trois femmes, trois destins, trois portraits superbes dans l’Allemagne de l’après-guerre.



Les critiques affirment que si les femmes occupent une place prépondérante dans les films de Fassbinder, c’est parce qu’en tant qu’homosexuel il s’identifiait à elles. L’une d’entre elles, en tout cas, fut sa meilleure amie et l’a accompagn » de bout en bout. Il s’agit d’Hanna Schygulla qui tournera 15 films sous la direction de ce metteur en scène, exigeant et perfectionniste jusqu’à en être tyrannique..

Si le sadomasochisme est l’une des caractéristiques des rôles féminins dans la filmographie de Fassbinder, c’est parce que pour le réalisateur il s’agissait là du réel rapport de domination entre hommes et femmes. Pour lui, lorsque les femmes arrivent enfin à se défaire de leur masochisme, elles sont porteuses d’avenir et audacieuses.



L’actrive Barbara Sukowa se souvient du tournage de « Lola… » : Fassbinder ne faisait qu’une seule prise, il fallait donc donner tout le meilleur de soi, tout de suite, ce qui explique l’intensité des scènes.



Pour beaucoup – acteurs comme spectateurs et critique – l’un des meilleurs films de Fassbinder reste « Tous les autres s’appellent Ali ».

Il ne faut pas hésiter à (re)découvrir ce cinéaste dérangeant, hors normes, irremplaçable et irremplacé à ce jour.



Texte inspiré d'un article dans la "Libre Culture" de la semaine du 1er juin 2005

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